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ÉCONOMIE MONDIALE 2004 : une reprise turbulente

La Chine sous les feux de la rampe

L'activité asiatique a bénéficié de la vigueur de la demande américaine et aussi de la vive croissance de l'économie chinoise. Cette dernière a constitué via ses importations le principal moteur de la croissance de la zone depuis la fin de 2003. Comme en 2003, le P.I.B. de la Chine a progressé de 9 p. 100. Elle est devenue le point incontournable de transition entre les pays asiatiques et les pays industrialisés dont les importations commandent in fine le dynamisme des exportations asiatiques.

La Chine a considérablement renforcé sa présence dans l'économie mondiale. Une comparaison avec les années 1980 montre qu'elle a quadruplé son poids en termes de P.I.B. (il représente aujourd'hui 4 p. 100 du P.I.B. mondial exprimé aux taux de change courants) et plus que quintuplé son poids en termes d'échanges extérieurs. Le phénomène récent le plus spectaculaire, lié à l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.), est l'envolée des importations chinoises : exprimées en dollars, celles-ci ont crû de 40 p. 100 en 2003, faisant de la Chine le principal moteur du commerce mondial devant les États-Unis.

La croissance exceptionnelle de la Chine repose surtout sur les investissements. Ceux-ci ont été encouragés dans un premier temps par les autorités centrales, qui voulaient développer les infrastructures afin de rendre la Chine plus attractive pour les investisseurs étrangers ; les autorités locales ont ensuite pris le relais. En particulier, les secteurs de l'immobilier et de l'automobile ont connu une croissance explosive au cours de la période récente. L'investissement représente aujourd'hui presque 50 p. 100 du P.I.B. chinois.

Mais des doutes ont plané sur la soutenabilité de la croissance chinoise et, face au risque d'accumulation excessive de capital, les autorités de Pékin ont tenté un plan de stabilisation au moyen de mesures macro-économiques et administratives. L'infléchissement de l'activité chinoise au printemps pouvait indiquer que ces mesures avaient commencé de porter leurs fruits.

Moteur de la zone asiatique, la Chine a notamment contribué au renouveau de l'activité japonaise. La croissance, dans l'archipel, est restée ferme, tirée par les échanges extérieurs et l'investissement, malgré un ralentissement en fin d'année. Le Japon a bénéficié de son arrimage à la plate-forme Asie et de la restauration de la profitabilité de ses entreprises, opérée notamment via un recentrage sur des activités à forte valeur ajoutée ou à la faveur d'une compression importante de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée. Une bonne nouvelle a été, par ailleurs, que la consommation privée est demeurée robuste, donnant espoir d'une reprise plus durable que les précédentes. La déflation a persisté, mais certains indices laissaient augurer une phase future de hausse des prix : le Gouvernement japonais a notamment émis des obligations indexées sur l'inflation, dont les cotations sur les marchés ont reflété des anticipations de hausse des prix.

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