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ÉCONOMIE MONDIALE 2004 : une reprise turbulente

La reprise européenne à confirmer

La reprise amorcée en Europe à l'été 2003 s'est affermie, avec un taux de croissance du P.I.B. proche du potentiel (estimé à 2 p. 100 en moyenne annuelle). Les exportations ont pu bénéficier du dynamisme de la demande extérieure. La compétitivité des entreprises européennes s'est redressée, tout en restant sensible à la forte appréciation de l'euro. La demande intérieure s'est partiellement raffermie et les ménages européens se sont montrés un peu plus dépensiers. Le taux de chômage est cependant resté à niveau élevé dans la zone euro (9 p. 100 de la population active).

En revanche, la demande des entreprises a déçu, indiquant que le cycle d'investissement n'était pas encore pleinement enclenché à l'échelle de la zone. Mais, en comparaison des cycles passés, la reprise de la zone euro n'est pas apparue atypique. Le rebond de l'activité a été d'une ampleur habituelle à ce stade du cycle. Il faut noter qu'en général le rebond de l'investissement productif, comme celui de l'emploi, ne survient qu'après plusieurs trimestres d'expansion.

La croissance a montré des écarts sensibles entre les pays européens, notamment entre la France et l'Allemagne. Alors que la demande domestique est devenue le principal moteur de la croissance française, elle est demeurée atone outre-Rhin, où l'activité a été tirée par la demande étrangère. Les consommateurs allemands ont continué de pâtir de la forte modération salariale, bénéfique à terme pour la compétitivité mais pesant dans l'immédiat sur le pouvoir d'achat. L'Italie a eu aussi du mal à susciter une dynamique de croissance autonome. Les ménages italiens continuaient de manquer de confiance, et la péninsule souffrait en outre d'une érosion de sa compétitivité.

Près de la zone euro, le Royaume-Uni affichait une croissance solide mesurée par une progression du P.I.B. de 3 p. 100, soit un rythme supérieur à son potentiel, avec un rééquilibrage de ses composantes : la consommation privée a donné des signes de modération, tandis que l'investissement productif est resté soutenu. Dans un tel contexte, la Banque d'Angleterre a commencé un cycle de resserrement monétaire, très progressif afin de minimiser les risques d'éclatement de la bulle immobilière, cette dernière étant à l'origine d'une partie des dépenses des ménages.

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