ÉCONOMIE MONDIALE 2005 : un rebond confirmé malgé tout
L'éveil de la Chine
L'économie de la Chine, en surchauffe l'an passé, n'a pas perdu en vigueur. Comme en 2004, la Chine a affiché une croissance de son P.I.B. d'environ 9 p. 100 (ce type de statistique étant à considérer toutefois avec prudence, puisque la dernière révision, intervenue en toute fin d'année 2005, faisait état pour 2004 d'un taux de croissance proche de 17 p. 100). Elle a confirmé son rôle incontournable de point de jonction entre les pays asiatiques et les pays industrialisés, dont les importations commandent in fine le dynamisme des exportations asiatiques.
Après avoir bénéficié l'an passé de son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.), la Chine a profité de la fin des quotas internationaux sur le textile, l'accord multifibres de 1975 qui allouait des quotas aux pays en développement pour exporter vers les pays riches étant venu à expiration au début de 2005. L'explosion des importations de textile chinois aux États-Unis et dans l'Union européenne a conduit ces deux zones à appliquer une clause de sauvegarde négociée lors de l'adhésion de la Chine à l'O.M.C. : cette clause permet de limiter les importations de produits textiles, dès lors que ceux-ci affluent massivement et peuvent être considérés comme de « graves perturbations » du marché intérieur. Face à la vive réaction chinoise, des accords ont été atteints à l'automne, visant à un retrait progressif des quotas.
Du côté financier, la Chine a réformé son régime de change, qui reposait jusqu'alors sur un ancrage au dollar. Cette action s'est inscrite dans la lignée des recommandations formulées au sommet du G7 de Boca Raton en 2004, qui appelaient à plus de flexibilité dans les régimes de change. Le cours pivot du yuan face au dollar a ainsi été modifié, en juillet, conduisant à une appréciation de 2,1 p. 100. La Banque centrale de Chine a aussi retenu une bande de fluctuation de plus ou moins 0,3 p. 100 autour de ce cours pivot et annoncé que le yuan devrait évoluer en référence à un panier de devises, dont les pondérations ne sont toutefois pas publiques. Pour autant, depuis cette réforme, le yuan ne s'est que marginalement apprécié face au dollar.
Favorisé par l'élan chinois, le Japon semble, quant à lui, avoir retrouvé le chemin d'une croissance plus équilibrée et davantage autonome. Alors que la reprise japonaise était jusqu'alors tirée par le dynamisme des échanges extérieurs, c'est la demande intérieure qui a été le moteur de la croissance en 2005. L'investissement des entreprises a fortement rebondi en début d'année, le processus d'assainissement des bilans étant désormais bien avancé, et la consommation a bénéficié de l'amélioration de la situation sur le marché du travail. La déflation, c'est-à-dire la baisse des prix, a toutefois persisté.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias