- 1. Les États-Unis et la Chine au cœur de l'économie mondiale
- 2. Fin du marasme pour l'économie nippone ?
- 3. La consolidation de la croissance européenne
- 4. Rythme de croisière pour le monde émergent malgré quelques turbulences
- 5. L'ascension du prix du pétrole et des taux d'intérêt
- 6. La finance du carbone
- 7. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2006 : symphonie de croissances
En 2006, la croissance économique mondiale a poursuivi sur sa lancée de l'année précédente, en maintenant un rythme très élevé, environ 5 p. 100 selon les projections du Fonds monétaire international (F.M.I.). Si les économies les plus avancées ont crû à 3,1 p. 100, le monde émergent a connu une dynamique plus soutenue avec un taux annuel de 7,3 p. 100. Comme en 2005, les deux locomotives ont été les États-Unis et la Chine. L'année 2006 a été un très bon millésime pour le commerce mondial, dont le taux de croissance a accéléré de 7,4 p. 100 à 8,9 p. 100. Comme en 2005, l'activité économique a fait fi de la flambée du prix du pétrole, alors que ce dernier, est passé d'un prix moyen de 56,7 dollars par baril en 2005 à la Bourse de New York à plus de 66,5 dollars par baril en 2006, avec un pic historique de près de 80 dollars par baril à l'été. Trois facteurs ont contribué à la robustesse de la croissance : une consommation dans les pays développés soutenue par l'endettement et stimulée par l'enrichissement des ménages dû à la hausse des prix de l'immobilier ; l'essor des investissements lié à l'industrialisation des pays émergents ; enfin, un approfondissement de la spécialisation internationale, avec une dynamique régionale en Asie reposant en grande partie sur la « compétitivité prix » à l'exportation.
Les États-Unis et la Chine au cœur de l'économie mondiale
La croissance américaine est restée très élevée, à un rythme de près de 3,5 p. 100, à nouveau alimentée par la consommation des ménages et par l'investissement des entreprises. Toutefois, l'un des principaux facteurs à l'origine de la flambée dépensière des ménages au cours des années passées s'est quelque peu atténué : le marché immobilier, qui avait connu une croissance euphorique, permettant aux ménages de renégocier leur prêts hypothécaires, s'est en effet replié. La poursuite du resserrement monétaire opéré par la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, a sans doute contribué à ce ralentissement : à partir du mois de juin, le taux directeur, dit des « Fed funds », a été relevé à plusieurs reprises, passant au total de 4,25 p. 100 à 5,25 p. 100 sur l'année.
De l'autre côté de l'océan Pacifique, le dynamisme chinois ne s'est pas réfréné. L'activité de la Chine a crû de plus de 10 p. 100 l'an, signe d'une véritable surchauffe économique. Ce pays a de nouveau été le chef d'orchestre des économies voisines de l'Asie émergente et confirmé son rôle de pont incontournable entre les exportations des pays asiatiques et les importations des pays industrialisés. La Chine a par ailleurs fortement continué de bénéficier de la délocalisation d'unités de production originaires des pays développés, notamment du Japon et des États-Unis. Grâce à l'accumulation d'excédents courants massifs, elle a poursuivi la consolidation de ses réserves de change, en les portant au niveau sans précédent de plus de 1 000 milliards de dollars.
Selon les estimations de la Banque mondiale, l'explosion de l'activité de la Chine a été telle qu'elle se serait hissée en 2006 au rang de quatrième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, et devant la Grande-Bretagne et la France.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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