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ÉCONOMIE MONDIALE 2006 : symphonie de croissances

L'ascension du prix du pétrole et des taux d'intérêt

Les prix du pétrole ont été portés dans leur ascension par une forte demande, notamment du côté de la Chine. À cet égard, il convient de noter que la boulimie chinoise a aussi concerné la plupart des matières premières, et notamment les métaux pour lesquels la Chine représente désormais environ 20 p. 100 de la demande mondiale. Du côté de l'offre de pétrole, des tensions sont apparues du fait du niveau trop faible des capacités de production résiduelles.

Malgré la poursuite de la flambée de l'or noir, les pressions inflationnistes sont restées contenues. Cette moindre dépendance des prix à la consommation vis-à-vis de ceux de l'énergie trouve son origine dans plusieurs facteurs. D'une part, les pays importateurs de pétrole ont acquis avec le temps une plus grande indépendance énergétique, grâce notamment à la diversification de leurs approvisionnements en la matière. D'autre part, l'année 2006 a vu une généralisation de la remontée des taux, ce qui a constitué un élément modérateur de l'inflation mondiale. Cela étant, ce resserrement monétaire n'a pas pleinement joué, en raison de taux d'intérêt à long terme restés globalement très bas, traduisant un aplatissement généralisé des courbes de taux.

L'impact sur l'activité, a priori négatif, de la flambée pétrolière et des conditions de crédit plus restrictives dues à la remontée des taux d'intérêt aura été tempéré par différents facteurs. D'une part, les politiques budgétaires sont restées globalement accommodantes ; d'autre part, la poursuite de la hausse des actifs, tels que l'immobilier, a continué de profiter aux ménages dans certains pays (notamment anglo-saxons) : la hausse des prix de l'immobilier permet aux ménages de renégocier leurs emprunts hypothécaires à des conditions plus favorables.

Les marchés boursiers ont eux aussi plutôt bien tiré leur épingle du jeu : les bourses européennes ont progressé en moyenne d'environ 17 p. 100, l'indice américain Dow Jones a connu une performance similaire, avec environ 14 p. 100, mais l'indice japonais Nikkei est resté en retrait et ne s'est accru que d'un peu plus de 5 p. 100. Le rebond des places boursières s'est accompagné d'une vague des opérations de fusions et acquisitions, dont le volume a dépassé le montant impressionnant de 3 600 milliards de dollars selon Thomson Financial (le dernier record datait de 2000 avec 3 400 milliards de dollars). Les opérations hostiles ont bondi et représenté 15 p. 100 du montant total. Cette vague d'opérations de fusions acquisitions a été permise par la très bonne santé financière des entreprises. Ces restructurations participent d'un mouvement accéléré de mondialisation des économies, de déréglementation financière et d'innovations technologiques permanentes, dans un contexte fortement compétitif où les entreprises voient leur pouvoir de marché s'éroder.

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