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ÉCONOMIE MONDIALE 2007 : zone de turbulences

L'essor du monde émergent envers et contre tout

À nouveau, après les vicissitudes boursières de 2006, le monde émergent aura traversé avec brio une zone de turbulences. En effet, ni la crise du subprime ni la volatilité des taux de changes n'auront affecté son appétit de croissance.

Celle de l'Asie a fait preuve d'une vigueur surprenante. Avec des rythmes de croissance voisins de 10 p. 100, la Chine et l'Inde ont poursuivi leur boom économique. Le dynamisme de ces deux géants a profité à la région asiatique tout entière. Les échanges intra-régionaux sont restés soutenus, tandis que l'accélération de la demande européenne a compensé le recul de la demande américaine.

De l'autre côté du Pacifique, l'Amérique latine a aussi connu une accélération de son activité. Après avoir traversé maintes crises, elle semble avoir discipliné sa performance économique et l'avoir rendue plus robuste. L'inflation est restée globalement contenue, en lien avec des politiques monétaires crédibles, ce qui a ouvert la voie à la fin des cycles de resserrement monétaire, notamment au Mexique et au Brésil. Tandis que la demande extérieure a continué d'être supportée par les prix élevés des matières premières, la demande intérieure s'est fortifiée pour devenir le socle de la croissance.

Celle-ci, dans les pays d'Europe centrale et orientale, s'est tout juste modérée. L'investissement industriel mais aussi la construction sont demeurés dynamiques, tandis que la consommation a été tirée par la hausse du revenu des ménages, l'assouplissement du marché du travail et l'accès facilité au crédit. Les exportations ont bénéficié de la reprise de la demande de l'Europe de l'Ouest qui constitue le principal partenaire commercial, mais aussi de l'intégration croissante de la zone P.E.C.O. en termes de production industrielle. En particulier, le regain des exportations a grandement bénéficié à la Turquie, dont l'économie a pâti du tour de vis monétaire amorcé après le regain d'inflation à la mi-2006.

La croissance en Russie et dans la Communauté des États indépendants s'est révélée particulièrement robuste, portée par la flambée des prix des matières premières, les afflux de capitaux, ainsi que par les gains de productivité. La consommation des ménages s'est aussi consolidée, favorisée par une hausse des revenus en termes réels. La modernisation du secteur financier et les afflux étrangers de capitaux ont aussi permis d'élargir l'offre de crédit aux différents acteurs économiques (ménages et entreprises).

L' Afrique subsaharienne a connu une année pleine d'allant en termes de croissance, maintenant son rythme de 2006 supérieur à 5 p. 100. L'accélération de l'activité reflète en grande partie le développement de nouveaux sites de production dans les pays exportateurs de pétrole comme l'Angola et le Nigeria, en lien avec la flambée des cours du baril. Pour autant, la plupart des pays africains ont affiché un bon taux de croissance, tout en maintenant l'inflation à un niveau modéré. La recette semble en avoir été la conjonction d'un environnement international porteur, l'amélioration des termes de l'échange et l'ouverture accrue des pays africains. Il semble que les pays africains aient été en mesure de diversifier la composition de leurs exportations manufacturières, ce qui leur a permis d'être en meilleure position pour répondre à la demande, notamment en provenance d'Asie. Enfin, les pays les plus dynamiques ont affiché des progrès substantiels dans la réduction de la pauvreté selon le F.M.I.

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