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ÉCONOMIE MONDIALE 2008 : de la crise financière à la crise économique

Coups de frein aux États-Unis et au Japon

Outre-Atlantique, la crise financière a mis un terme à plusieurs années de croissance flamboyante. La croissance s'est établie à 1,6 p. 100 en 2008, après 2,0 p. 100 en 2007. Le marché immobilier a poursuivi sa plongée entamée en 2007 et, aux États-Unis, les maisons ont perdu environ 15 p. 100 de leur valeur en moyenne. Ce repli a provoqué un ralentissement de la consommation des ménages et un fléchissement de l'investissement résidentiel. Le taux de chômage s'est envolé, à plus de 6,5 p. 100, un niveau jamais atteint depuis 1993. Notamment, des destructions massives d'emplois, à hauteur d'un demi-million de postes, ont eu lieu en novembre, un record depuis la fin de 1974. Le secteur automobile américain a particulièrement souffert de cette crise, dans un contexte de vastes restructurations ; les trois plus grands constructeurs (General Motors, Ford et Chrysler) ont ainsi demandé un plan de sauvetage aux autorités publiques en fin d'année. Sur le front budgétaire, avant même le plan T.A.R.P., une importante mesure avait déjà été prise aux États-Unis : en février, le plan de relance Economic Stimulus Act a permis d'injecter 1 p. 100 du P.I.B. dans l'économie, sans pour autant endiguer le flot récessif porté par la crise financière, l'érosion du pouvoir d'achat des ménages et les effets de richesse négatifs liés au fort repli des prix de l'immobilier. À la suite de son élection à la présidence en novembre, Barack Obama a annoncé envisager un plan de relance spectaculaire pour les années à venir, ce qui n'est pas sans rappeler le New Deal mis en place lors de la crise de 1929.

La reprise de longue haleine entamée au Japon depuis le milieu des années 2000 a connu un net coup de frein, la croissance plongeant à 0,7 p. 100 en 2008, après 2,1 p. 100 en 2007. L'économie nippone a pâti de la montée des prix du pétrole, et les échanges extérieurs n'ont pas suffi à raffermir la croissance, qui a fléchi de concert avec le repli de la demande intérieure. Dans un tel contexte, pour la première fois depuis sept ans, la Banque du Japon a baissé son taux cible, en le réduisant de 0,50 p. 100 à 0,30 p. 100. L'inflation, qui s'établissait juste au-dessus de 2 p. 100, a connu une décélération en fin d'année, dans un contexte de craintes de retour de la déflation.

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