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ÉCONOMIE MONDIALE 2008 : de la crise financière à la crise économique

Volatilité des marchés monétaire et boursier

Il n'est pas surprenant que, dans un tel contexte, les taux de change aient été particulièrement volatils. Le taux de change euro-dollar s'est fortement apprécié, de 1,46 en début d'année pour culminer à environ 1,60 au printemps et à l'été, avant de redescendre aux alentours de 1,40 en fin d'année. La forte dépréciation observée s'expliquait par une dégradation de la situation économique en zone euro et par des anticipations de baisses de taux de la B.C.E. plus importantes qu'avant l'été. Par ailleurs, la livre sterling s'est fortement dépréciée : 1 livre ne valait pratiquement plus que 1 euro en fin d'année, contre 1,36 euro début janvier. Enfin, le yen s'est fortement apprécié par rapport à toutes les autres monnaies : dans un contexte de montée de l'aversion au risque, certains investisseurs ont largement dénoué leurs opérations de carry trade (stratégies dites de portage) dans lesquelles ils s'étaient endettés en yens (monnaie pour laquelle les taux d'intérêts sont faibles), pour investir dans une monnaie où ces taux sont plus élevés (comme le real brésilien ou la couronne islandaise).

Enfin, c'est sur les places boursières que la volatilité a été la plus retentissante. La Bourse a été entraînée dans la folle farandole des valeurs financières avant d'être prise en fin d'année du vertige de la récession. L'année a été catastrophique pour les marchés d'actions : les indices Dow Jones et C.A.C. 40 ont plongé, avec respectivement 33 p. 100 et 43 p. 100 de pertes, le Nikkei accusant même un repli de 55 p. 100. En France, le palais Brongniart aura vécu au gré des coups de semonce financiers. Au mois d'octobre, le C.A.C. 40 chutait de 9,04 p. 100 durant la seule journée du 6, les investisseurs ayant cédé à la panique malgré l'adoption du plan Paulson : il s'agissait de la plus forte baisse enregistrée depuis la création de cet indice en 1987. Reflétant encore cette volatilité, le C.A.C. 40 connaissait un rebond historique, avec + 11,18 p. 100 une semaine plus tard, les investisseurs ayant été rassurés par l'annonce du plan public de 360 milliards d'euros visant à garantir les crédits des grandes banques.

— Nicolas SAGNES

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