- 1. Des échanges mondiaux moins dynamiques
- 2. Ralentissement pour les deux géants économiques
- 3. Catastrophes naturelles et contraction de l'économie japonaise
- 4. Croissance hétérogène en Europe
- 5. Crise de la dette dans la zone euro
- 6. Confirmation du dynamisme des pays émergents
- 7. Vers un retour de l'inflation ?
- 8. Dette et mondialisation
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2011 : une année de tourmente
Ralentissement pour les deux géants économiques
L'activité économique des États-Unis s'est essoufflée en 2011, leur croissance annuelle étant passée de + 3 p. 100 en 2010 à + 1,5 p. 100 en 2011. Ce phénomène peut être attribué à plusieurs facteurs : un approvisionnement plus difficile dans le secteur de l'automobile provoqué par le séisme et le tsunami au Japon ; un tassement de la demande intérieure dû à la forte hausse des cours du pétrole ; une détérioration de la confiance des ménages et des chefs d'entreprise sur fond de crise financière. En août, les difficultés rencontrées par les autorités pour relever le plafond de la dette américaine, ainsi que la perte historique de la note AAA du pays (publiée par l'agence Standard & Poor's), ont pesé sur le moral des agents. Le taux de chômage s'est stabilisé à un niveau élevé d'environ + 9 p. 100. Comme en 2010, la Réserve fédérale a maintenu son taux directeur à + 0,25 p. 100, tout en poursuivant ses mesures d'assouplissement quantitatif : l'allongement de la maturité de son portefeuille de titres gouvernementaux (opération « Twist ») aurait été l'équivalent, selon le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke, d'une baisse de 0,5 point de pourcentage du taux directeur.
À la suite du ralentissement économique qui a affecté les deux rives de l'Atlantique, la croissance du géant chinois s'est quelque peu affaissée, avec un taux de + 9,5 p. 100 (contre + 10,3 p. 100 en 2010). La progression de l'investissement a connu un ralentissement (fin des mesures de relance budgétaire), en restant cependant le principal facteur de la croissance chinoise. La consommation des ménages est demeurée forte. En 2011, la part chinoise dans la consommation mondiale de métaux était de 40 p. 100, sa part dans la consommation mondiale d'énergie de 20 p. 100. Les prix de l'immobilier et la croissance du crédit, qui frôlaient des niveaux record, ont connu un fléchissement, en raison notamment d'une politique monétaire devenue plus restrictive. La Banque centrale de Chine, soucieuse d'enrayer la montée de l'inflation, a en effet relevé son taux de 0,25 point de pourcentage à trois reprises pendant l'année. L'épargne chinoise, dont la quantité était déjà excessive, s'est encore accrue, et les réserves de change du pays, les plus importantes au monde, ont atteint 3 201,7 milliards de dollars à la fin du mois de septembre.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias