- 1. Des échanges mondiaux moins dynamiques
- 2. Ralentissement pour les deux géants économiques
- 3. Catastrophes naturelles et contraction de l'économie japonaise
- 4. Croissance hétérogène en Europe
- 5. Crise de la dette dans la zone euro
- 6. Confirmation du dynamisme des pays émergents
- 7. Vers un retour de l'inflation ?
- 8. Dette et mondialisation
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2011 : une année de tourmente
Croissance hétérogène en Europe
Malgré de fortes turbulences économiques et financières, la croissance de la zone euro s'est établie à + 1,6 p. 100 en 2011 (contre + 1,8 p. 100 en 2010). La consommation des ménages a globalement pâti de la hausse du prix des produits de base, de la poursuite du rééquilibrage budgétaire et de la persistance d'un taux de chômage élevé (légèrement au-dessus de 10 p. 100 selon Eurostat). Dans la zone euro, les dissemblances géographiques de la croissance se sont accentuées en fonction du niveau de risque attribué aux dettes souveraines. Ainsi, les pays de la périphérie de la zone (Grèce et Portugal) ont été les plus touchés par la crise financière, et ils se sont enfoncés dans une récession brutale. En revanche, la croissance française a été de + 1,7 p. 100 en 2011 (contre + 1,4 p. 100 en 2010), alors que la croissance allemande se situait à + 2,7 p. 100 (contre + 3,6 p. 100 en 2010).
En France, malgré le ralentissement des investissements, l'activité a été soutenue par la bonne tenue de la demande domestique, ainsi que par la reconstitution du stock des entreprises en début d'année. L'économie allemande a quelque peu ralenti, mais elle a confirmé son leadership européen, grâce à la performance de ses exportations de machines et d'équipements. L'Allemagne a connu le taux de chômage le plus bas depuis vingt ans (environ 7 p. 100). La croissance italienne (+ 0,6 p. 100 en 2011, + 1,3 p. 100 en 2010), dont le tassement est en grande partie imputable à la diminution des investissements, a pâti du renchérissement du coût de financement des entreprises. L'Espagne a repris des couleurs, avec une croissance de + 0,8 p. 100 (après une baisse de – 0,1 p. 100 en 2010). La consommation des ménages espagnols a certes été grevée par un taux de chômage particulièrement élevé (20 p. 100 environ en fin d'année), mais l'activité du pays a bénéficié de la bonne tenue de ses exportations.
Le franc suisse, considéré comme une valeur refuge par les investisseurs internationaux, s'est trouvé confronté à une forte appréciation (environ 11 p. 100 face à l'euro et 15 p. 100 face au dollar). Pour enrayer le phénomène, la Banque nationale suisse a pris une décision radicale en septembre, fixant un taux plancher de 1,20 franc suisse pour 1 euro. Au Royaume-Uni, la croissance a décéléré (+ 1,1 p. 100 en 2011, + 1,4 p. 100 en 2010). La consommation des ménages a pâti d'un infléchissement de la progression du revenu disponible, d'une inflation élevée (plus de 5 p. 100) et de la poursuite des mesures de rigueur budgétaires. Les exportations ont quant à elles souffert du ralentissement du commerce mondial.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias