- 1. Des échanges mondiaux moins dynamiques
- 2. Ralentissement pour les deux géants économiques
- 3. Catastrophes naturelles et contraction de l'économie japonaise
- 4. Croissance hétérogène en Europe
- 5. Crise de la dette dans la zone euro
- 6. Confirmation du dynamisme des pays émergents
- 7. Vers un retour de l'inflation ?
- 8. Dette et mondialisation
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2011 : une année de tourmente
Crise de la dette dans la zone euro
Dans la zone euro, la crise de la dette s'est aggravée (en Grèce) et élargie (à l'Espagne puis à l'Italie, et dans une moindre mesure à la France). Les marchés ont fortement revalorisé les risques souverains des États de la zone, en fonction des difficultés économiques et budgétaires de chacun d'entre eux, les taux d'emprunt souverain ayant atteint de nouveaux sommets. En fin d'année, l'écart entre les taux obligataires à dix ans de la France et de l'Allemagne s'est envolé, s'établissant aux alentours de 2 p. 100. Le coût de l'endettement à dix ans de l'État italien, qui s'est élevé à plus de 7 p. 100, ainsi que la situation préoccupante de sa dette ont conduit le pays à demander l'aide du F.M.I. afin que celui-ci certifie ses réformes. La crise de la dette italienne a en outre provoqué la chute du gouvernement de la troisième économie de la zone euro.
Ces tensions financières ont ravivé les craintes de voir certains États, affaiblis par la fragilité de leurs finances publiques et l'intensité des attaques subies sur les marchés, contraints de quitter l'union monétaire. Les autorités européennes, le F.M.I. et les pays du G20 se sont efforcés de mettre en place des dispositifs de soutien aux pays européens en difficulté. En Europe, les chefs d'État et de gouvernement ont multiplié les sommets politiques pour tenter de trouver une solution à la crise, leurs travaux portant notamment sur la réforme des institutions européennes. La Banque centrale européenne est intervenue sur les marchés, par le biais du Securities Markets Programme, achetant des titres de dette de manière à enrayer la crise de confiance qui les affectait, et portant l'encours total de ses achats à environ 200 milliards d'euros. À l'automne, après la prise de fonction de son nouveau gouverneur, Mario Draghi, la Banque centrale européenne a baissé son taux directeur à deux reprises de 0,25 point de pourcentage, le portant à 1 p. 100 (après deux hausses successives de 0,25 point de pourcentage plus tôt dans l'année). En outre, les principales banques centrales européennes ont pris des mesures coordonnées pour abaisser le coût en dollar du financement des organismes bancaires. En fin d'année, à l'occasion du sommet de Cannes, les dirigeants du G20 ont placé les questions de la stabilité et de la régulation financière au cœur de leurs préoccupations. Enfin, dans ce contexte très difficile, la zone euro a accéléré dans l'urgence l'assainissement de ses finances publiques : le déficit public de la zone euro s'est établi en 2011 à 4,1 p. 100 du P.I.B., contre 6 p. 100 du P.I.B. en 2010.
En Grèce et au Portugal, des mesures d'austérité d'une ampleur absolument inédite pour la zone euro ont été mises en œuvre (baisse des effectifs et des salaires dans la fonction publique, non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite...). Selon les estimations de la Commission européenne, le déficit public dit structurel (c'est-à-dire expurgé de ses composantes directement liées à la croissance) s'est amélioré, au cours de l'année, de 3,4 p. 100 de P.I.B. en Grèce et de 4,5 p. 100 de P.I.B. au Portugal. Ces deux pays ont fourni un effort supérieur à celui qui a été consenti par la zone euro dans son ensemble (effort d'environ 1,8 p. 100).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
Classification
Médias