- 1. Des échanges mondiaux moins dynamiques
- 2. Ralentissement pour les deux géants économiques
- 3. Catastrophes naturelles et contraction de l'économie japonaise
- 4. Croissance hétérogène en Europe
- 5. Crise de la dette dans la zone euro
- 6. Confirmation du dynamisme des pays émergents
- 7. Vers un retour de l'inflation ?
- 8. Dette et mondialisation
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2011 : une année de tourmente
Confirmation du dynamisme des pays émergents
L'activité dans le monde émergent s'est légèrement tassée, la croissance passant en 2011 à + 6,4 p. 100, après un taux impressionnant de + 7,3 p. 100 en 2010. En Asie, elle est restée ferme malgré le léger ralentissement qu'a provoqué la perturbation passagère des secteurs de l'automobile et de l'électronique, due au séisme et au tsunami qui ont frappé le Japon, puis aux inondations en Thaïlande. La demande intérieure a été globalement soutenue par des politiques relativement accommodantes, une solide croissance du crédit et une bonne tenue de la confiance des consommateurs. En Inde, où le taux d'inflation est pourtant demeuré très élevé (environ 10 p. 100), la croissance est restée robuste, tirée par la consommation privée.
Les pays d'Europe centrale et orientale (P.E.C.O.) ont vu leur taux de croissance se stabiliser à plus de 4 p. 100. En Pologne et en Hongrie, la consommation a pâti de la forte appréciation du franc suisse – les ménages ayant contracté des emprunts hypothécaires de forte ampleur indexés à la devise helvétique. Soumise à un climat économique difficile, la Hongrie a demandé une aide financière de précaution à l'Union européenne et au F.M.I. En Turquie, la demande intérieure est restée très dynamique, mais elle a toutefois contribué à creuser le déficit courant, en favorisant les importations par rapport aux exportations. Signe de la bonne tenue de son économie, la Turquie a vu sa dette relevée par l'agence de notation Standard & Poor's, qui l'a classée dans la catégorie dite investment grade. Plus à l'est, l'activité dans les pays de la Communauté des États indépendants (C.E.I.) a profité de la hausse du cours des produits de base (notamment en Russie, où les deux tiers environ des exportations dépendent des cours du pétrole).
Du côté du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, les pays exportateurs d'énergie ont bénéficié du niveau élevé du cours des combustibles fossiles. Le Qatar, troisième producteur de gaz naturel après la Russie et l'Iran, a ainsi continué d'ignorer la crise en maintenant un rythme de croissance à plus de 15 p. 100. L'année a été marquée par des événements politiques exceptionnels : « révolution de jasmin » en Tunisie ; renversement du président Moubarak en Égypte ; guerre civile en Libye. Le « printemps arabe » a changé la donne politique, mais il a également pesé à court terme sur l'économie, et les P.I.B. des pays touchés par la crise politique se sont contractés.
L'Amérique du Sud a confirmé une forte croissance, portée par le prix élevé des matières premières, mais cependant modérée par le ralentissement des exportations vers l'Asie et les effets de politiques macroéconomiques moins accommodantes. Au Brésil, l'économie a profité de la bonne tenue du marché chinois, principal débouché de ses exportations. Au Mexique, la croissance est restée dynamique au premier semestre de l'année, malgré une croissance atone aux États-Unis et les effets négatifs du tsunami au Japon sur le secteur automobile. L'Afrique subsaharienne a affiché des résultats contrastés, mais, dans l'ensemble, son économie a été moins affectée par le ralentissement mondial que celle des autres ensembles régionaux. En Afrique du Sud, fer de lance de la région, la reprise est restée hésitante, en raison de la poussée du chômage, de l'endettement élevé des ménages et du ralentissement mondial. Plusieurs pays de la Corne de l'Afrique ont connu une crise humanitaire majeure provoquée par la sécheresse qui a frappé la région.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
Classification
Médias