- 1. Réduction des échanges mondiaux
- 2. Croissance sans éclat aux États-Unis
- 3. Coup de frein sur la croissance chinoise
- 4. Croissance portée par la reconstruction au Japon
- 5. Croissance en panne en Europe
- 6. Poursuite de l'assainissement des finances publiques européennes
- 7. Vers une résorption de la crise de la dette de la zone euro ?
- 8. Le monde émergent soumis à rude épreuve
- 9. L'inflation en berne
- 10. L'Europe à une autre échelle ?
- 11. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2012 : le monde dans la crise
Croissance en panne en Europe
La zone euro est entrée en récession en 2012 (croissance de – 0,4 p. 100, après + 1,4 p. 100 en 2011). La croissance a fortement souffert de la baisse de la consommation des ménages, elle-même conséquence directe de la forte détérioration du marché de l'emploi. Le chômage s'est abattu comme un fléau sur les ménages européens. Le taux de chômage global de l'Union européenne culmine en effet, en 2012, à 10,7 p. 100. Mais la répartition géographique du chômage est extrêmement hétérogène : 4,3 p. 100 en Autriche, 5,5 p. 100 aux Pays-Bas, mais 26,2 p. 100 en Espagne et 25,4 p. 100 en Grèce. La contraction de l'activité a de nouveau frappé les pays périphériques de la zone euro, la Grèce (– 6 p. 100) et le Portugal (– 3 p. 100), mais elle a également touché cette année l'Espagne (– 1,5 p. 100) et l'Italie (– 2,3 p. 100).
La France a échappé à la récession, mais de peu (croissance de + 0,1 p. 100, après + 1,7 p. 100 en 2011). La croissance hexagonale a tiré profit de la résistance de la consommation des ménages français et des dépenses publiques, tandis que les échanges extérieurs ont pu s'appuyer sur le secteur aéronautique. Cependant, certains secteurs de l'économie française ont souffert. Dans celui de l'automobile, le nombre de véhicules neufs immatriculés a été inférieur à 1,9 million : il s'agit de la plus faible quantité depuis 1997. Sur le front de sa dette publique, la France s'est vu retirer sa note AAA par les deux agences financières Standard & Poor's et Moody's.
L'économie allemande a ralenti (croissance de + 0,9 p. 100, après + 3,1 p. 100 en 2011), mais elle s'est maintenue en tête des économies européennes, grâce à la très bonne performance de ses exportations de machines et de biens d'équipement, confirmant ainsi une fois de plus la solidité de son business model, qui ne semble pas avoir pris une ride. Le taux de chômage allemand a encore diminué, pour s'établir aux alentours de 5,5 p. 100, à son plus bas niveau depuis vingt ans.
Quant à l'économie italienne, elle s'est enfoncée dans la récession (– 2,3 p. 100, après une croissance de + 0,4 p. 100 en 2011). La demande intérieure s'est contractée, sous l'effet de la détérioration du marché du travail, mais aussi du plan d'austérité de 20 milliards d'euros mis en place par le gouvernement Monti. L'Espagne n'a pas confirmé son léger rebond de 2011 (+ 0,4 p. 100 de croissance) et a plongé dans la récession (– 1,4 p. 100), victime de la tourmente financière. La consommation a été grevée par un taux de chômage élevé et par la baisse du revenu des ménages, en partie due à une diminution des salaires dans la fonction publique.
Le Royaume-Uni est également entré en récession (– 0,4 p. 100, après une croissance de + 0,8 p. 100 en 2011). L'économie britannique a fortement souffert de la baisse des investissements des entreprises privées et des exportations. Mais la récession aurait été encore plus forte si elle n'avait pas été partiellement freinée par l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, qui ont favorisé la consommation des ménages et la dépense publique.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias