- 1. Réduction des échanges mondiaux
- 2. Croissance sans éclat aux États-Unis
- 3. Coup de frein sur la croissance chinoise
- 4. Croissance portée par la reconstruction au Japon
- 5. Croissance en panne en Europe
- 6. Poursuite de l'assainissement des finances publiques européennes
- 7. Vers une résorption de la crise de la dette de la zone euro ?
- 8. Le monde émergent soumis à rude épreuve
- 9. L'inflation en berne
- 10. L'Europe à une autre échelle ?
- 11. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2012 : le monde dans la crise
Le monde émergent soumis à rude épreuve
L' activité dans le monde émergent s'est de nouveau légèrement tassée, la croissance s'y établissant à + 5,3 p. 100 (après + 6,2 p. 100 en 2011). Sans qu'on puisse parler pour autant de convergence à ce stade, le taux de croissance du monde émergent s'est encore rapproché de celui des pays développés.
En Asie, l'activité s'est contractée, parallèlement aux échanges mondiaux, mais aussi, plus localement, en raison de la modération progressive de la demande chinoise. Par ailleurs, la croissance a également varié au gré des événements climatiques : ainsi, l'activité en Thaïlande a été soutenue par le besoin de reconstruction né des fortes inondations de l'automne de 2011 ; les Philippines ont été frappées par des pluies diluviennes pendant l'été puis par le typhon Bopha en fin d'année, ce qui devrait aussi susciter des dépenses de reconstruction.
À peine sortis d'une crise de crédit, les pays d'Europe centrale et orientale (P.E.C.O.) ont pris de plein fouet le ralentissement des exportations de la zone euro, la croissance y atteignant tout juste 2 p. 100. La Hongrie n'a pas pu échapper à la récession : sa demande intérieure est restée en berne et, du côté de l'offre, sa production agricole a été pénalisée par la sécheresse.
En Turquie, où la confiance des agents économiques était en baisse, la demande intérieure a commencé à donner des signes d'essoufflement.
La croissance est demeurée robuste dans les pays de la Communauté des États indépendants (C.E.I.), portée par les exportations de matières premières. La Russie est restée très dépendante du pétrole et du gaz, lesquels représentent 65 p. 100 de ses exportations (contre environ 40 p. 100 dans les années 1990). Toutefois, les conditions de financement des trois principaux pays de la C.E.I. (Kazakhstan, Russie, Ukraine) ont été affectées par les turbulences financières européennes, ce qui a entraîné un élargissement des écarts entre leurs taux souverains et une baisse de la valeur des actions. Par ailleurs, après dix-huit années de négociations, la Russie a finalement adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (O.M.C.).
L'Amérique du Sud a connu un ralentissement de son activité, lié à la baisse de la demande en Asie. Le Brésil, qui affichait de très beaux chiffres de croissance depuis plusieurs années, a vu son activité croître de seulement 1,5 p. 100, en raison du tassement de la demande mondiale. Le gouvernement brésilien a annoncé un vaste plan d'investissements dans les réseaux ferroviaires et routiers (environ 50 milliards d'euros). Le Mexique, quant à lui, a conforté sa croissance, grâce à la bonne tenue de l'économie nord-américaine.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le clivage entre les pays exportateurs de pétrole et les autres s'est accentué. Le pays exportateurs de pétrole ont bénéficié de dépenses publiques importantes. Ailleurs, les fortes incertitudes politiques nées du « printemps arabe » ont pesé sur la croissance. L'Afrique subsaharienne a affiché un taux de croissance proche de 5 p. 100. Globalement, elle a été moins affectée que le reste de la planète par le ralentissement de l'économie mondiale, à l'exception notable de l'Afrique du Sud.
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Écrit par
- Nicolas SAGNES : B.N.P.-Paribas
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Médias