ÉCONOMIE MONDIALE 2013 : une croissance mondiale apathique

Nouveau régime pour le dragon chinois

Depuis deux ans, le rythme de la croissance chinoise est modéré : 7,6 p. 100 en 2013, après 7,7 p. 100 en 2012. La demande commerciale mondiale s’est affaiblie, et les autorités préfèrent ne pas alimenter la croissance par une politique d’assouplissement monétaire, pour ne pas entretenir la bulle du crédit. En effet, le plan de relance massif adopté après la crise de 2008 – qui se traduit notamment par des investissements dans les infrastructures et les transports – a provoqué l’accroissement très rapide de l’endettement des Chinois, une surchauffe de l’économie et l’augmentation des prix immobiliers. Devant cet emballement, la Banque centrale chinoise avait relevé ses taux en 2011. Elle les avait baissés en 2012 pour pallier la morosité du contexte économique mondial. En 2013, elle les laisse inchangés, à 3 p. 100, mais elle prend des mesures de libéralisation du secteur financier afin de diminuer le coût du crédit pour les entreprises. Progressivement, demande intérieure et demande extérieure sont en train de s’équilibrer en Chine. L’épargne colossale du pays (mesurée à l’aide de ses réserves en devises étrangères) est le signe de l’écart entre demande intérieure et demande extérieure : sa progression s’est ralentie ces dernières années. Les réserves chinoises en devises étrangères avaient enregistré leur première baisse depuis 1998 à la toute fin de 2011. Elles ont ensuite suivi les à-coups du commerce mondial : elles ont reflué au milieu de l’année 2012, se montant à 3 200 milliards de dollars, mais elles s’établissent cette année à près de 3 700 milliards de dollars.