ÉCONOMIE MONDIALE 2013 : une croissance mondiale apathique

Vers une union bancaire européenne

Globalement, les conditions de financement des États sont plus favorables en 2013 qu’en 2012. Les taux d’obligations souveraines des pays formant le cœur de la zone euro (Allemagne, France, Pays-Bas, Finlande, Belgique) augmentent au cours de l’année, pour s’établir aux environs de 2 p. 100 (en raison des perspectives de resserrement monétaire aux États-Unis et de la reprise des activités au second semestre). Cependant, ceux de l’Espagne, de l’Irlande, de l’Italie, et plus encore de la Grèce diminuent, les craintes concernant la santé financière de ces pays s’apaisant quelque peu – 2013 est la dernière année des programmes d’assistance financière à l’Irlande et à l’Espagne. Cependant, au cours de l’année 2013, les tensions bancaires provoquent encore quelques secousses secondaires dans de petits pays de la zone euro. Chypre, dont les banques avaient souffert de la restructuration de la dette de l’État grec, se voit accorder un programme d’assistance financière. Le secteur bancaire slovène continue de souffrir des conséquences de la crise et inquiète les marchés financiers. Mais le plan de recapitalisation des banques présenté en fin d’année par le gouvernement apaise ces inquiétudes.

Le projet d’union bancaire de la zone euro, lancé à la fin de 2012, commence à prendre forme en 2013. Son but est de mettre un terme au morcellement par pays du secteur bancaire, dû aux liens étroits qui unissent encore les banques à leurs États, seuls responsables de leur éventuel renflouement. De ce fait, la confiance accordée par les marchés financiers à un établissement bancaire dépend avant tout de la confiance qu’ils ont dans l’État dont elle dépend, ce qui rend difficile le financement des banques des pays dits « périphériques » auprès des banques des autres pays, et fait grimper les taux d’intérêt. L’économie de certains pays de la zone euro s’en trouve pénalisée : leurs entreprises doivent emprunter à des taux beaucoup plus élevés qu’ailleurs. Ainsi, le morcellement du secteur bancaire empêche la Banque centrale européenne (B.C.E.) de soutenir efficacement le crédit dans l’ensemble de la zone euro. En effet, même si, depuis 2012, la B.C.E. peut acheter des d’obligations d’État dans le cadre d’un programme d’assistance, l’application de ce dispositif reste limitée. L’adoption par l’Union européenne, en 2013, d’un mécanisme de surveillance unique des banques par la B.C.E. (à partir de 2014) constituera une avancée importante dans le projet d’union bancaire destinée à harmoniser les conditions du crédit dans la zone euro. L’année s’achève avec un accord entre gouvernements européens sur un autre élément important de l’union bancaire, qui sera soumise au Parlement en 2014 : la mise en place d’un mécanisme unique de résolution des crises bancaires.