- 1. Rééquilibrage des échanges mondiaux
- 2. Faible croissance aux États-Unis
- 3. Nouveau régime pour le dragon chinois
- 4. Plan de relance au Japon
- 5. Convalescence de la croissance européenne
- 6. Stratégie de désendettement en Europe
- 7. Vers une union bancaire européenne
- 8. Le monde émergent
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2013 : une croissance mondiale apathique
Le monde émergent
Dans le monde émergent, l’activité se tasse de nouveau légèrement. Le taux de croissance y est de 4,5 p. 100 en 2013 (après 4,9 p. 100 en 2012). Les perspectives de redémarrage de la croissance dans les pays développés et de resserrement monétaire aux États-Unis incitent les détenteurs de capitaux à les éloigner des pays émergents pour se tourner vers les pays développés. En Asie, l’activité continue de progresser au même rythme qu’en 2012. Le ralentissement mondial – particulièrement en Chine – freine le commerce des pays exportateurs, mais le plan de relance japonais compense partiellement le phénomène. En 2013, dans cette région sujette aux catastrophes climatiques, les conséquences des intempéries sont limitées (les Philippines sont frappées par le typhon Haiyan en fin d’année, mais les conséquences de celui-ci sur l’activité ne se manifesteront qu’en 2014).
Après les conditions climatiques difficiles de 2012, l’activité des pays d’Europe centrale et orientale (P.E.C.O.) progresse (2,3 p. 100 de croissance en 2013, après 1,4 p. 100 en 2012), et ce malgré la médiocrité persistante de leurs relations commerciales avec la zone euro. L’activité se stabilise en Hongrie, malgré une demande intérieure en berne, l’offre – en particulier l’offre agricole – ne souffrant pas comme en 2012 de la sécheresse. En Turquie, la demande intérieure rebondit en 2013, stimulée par des conditions de crédit favorables et par un plan d’investissements lancé par le gouvernement.
Entravée par la situation du commerce mondial, mais aussi par des difficultés du côté de l’offre, la croissance ralentit dans les pays de la Communauté des États indépendants (C.E.I.). Alors que les pays extracteurs d’énergie fossile du nord-est de la mer Noire tirent parti de la reprise que connaît le marché de l’énergie, la Russie est affaiblie par une crise de confiance et la fuite des capitaux. Celle-ci freine à la fois l’investissement et l’amélioration de ses capacités de production. Pour toutes ces raisons, l’économie russe connaît un fort ralentissement en 2013, malgré une consommation dynamique. De son côté, l’Ukraine affiche une croissance nulle en 2013 : le pays souffre de son instabilité politique et de ses difficultés à exporter (le taux de change de la monnaie ukrainienne est maintenu a un niveau excessif).
L’activité de l’Amérique du Sud se redresse, même si son rythme de croissance est bien inférieur à celui qu’elle a connu dans les années 2000. Elle bénéficie de conditions de crédit favorables, qui maintiennent une demande intérieure saine, mais elle est pénalisée par le niveau de ses échanges avec le reste du monde, tout particulièrement pour les exportations de matières premières, qui pâtissent du ralentissement chinois. Le Brésil retrouve des couleurs, stimulé par le plan de relance gouvernemental de 2012 (exonérations fiscales sur les produits industriels, baisse des charges salariales, stimulation du crédit, privatisations, investissements en infrastructures de transport) qui permet à la croissance d’atteindre 2,5 p. 100 en 2013 (après 0,9 p. 100 en 2012). La croissance mexicaine, très sensible au commerce avec les États-Unis, est décevante, ce qui conduit le gouvernement à mettre en place un plan de relance. 2013 est une année faste pour l’agriculture argentine, où la récolte de céréales est exceptionnelle ; l’économie du pays reste néanmoins bridée par le faible niveau des exportations. Les autres économies d’Amérique latine connaissent un ralentissement global : ralentissement du commerce, du tourisme pour les États des Caraïbes, de la demande…
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la diminution de la production de pétrole nuit à la croissance des pays exportateurs d’hydrocarbures. L’instabilité politique affecte le climat économique en Tunisie[...]
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Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
Classification
Médias