- 1. Les États-Unis reprennent confiance
- 2. Le plan de relance japonais face à un premier obstacle
- 3. L’Europe renoue en ordre dispersé avec une faible croissance
- 4. Le spectre de la déflation plane sur l’Europe
- 5. La modernisation chinoise à marche forcée s’essouffle
- 6. Les tensions russo-ukrainiennes frappent l’économie de la région
- 7. L'Amérique du Sud toujours entravée par le règlement de la crise argentine
- 8. Les pays émergents organisent leur développement et leur financement
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2014 : nouvelle répartition de l'activité
En 2014, la croissance de l'activité économique mondiale se situe à peu près au même niveau qu’en 2013, à 3,3 p. 100. Géographiquement, elle se répartit cependant de manière différente. Elle est plus forte dans les pays avancés, en raison de la reprise modérée de la croissance dans la zone euro et de la croissance toujours dynamique des États-Unis, et ce malgré le ralentissement japonais. Le P.I.B. des pays avancés progresse ainsi en moyenne de 1,8 p. 100. En revanche, la croissance des pays émergents chute, notamment en raison de la baisse des prix du pétrole, laquelle touche les pays exportateurs, et des tensions géopolitiques, en Russie et en Ukraine en particulier.
Les conditions de financement globales sont très accommodantes en 2014. La valeur du taux directeur américain reste basse depuis 2009, à 0,25 p. 100. Quant à la Banque centrale européenne (B.C.E.), elle réduit de nouveau son taux directeur, pour le fixer à 0,05 p. 100 en septembre, tout en multipliant les instruments d’injection de liquidités dans le système bancaire. La baisse de l'euro et du yen par rapport au dollar modifie légèrement l'équilibre des échanges. Les États-Unis voient leur déficit courant se creuser quelque peu sous l'effet de cette hausse du dollar. De son côté, l’excédent commercial de la zone euro se tasse légèrement : il est soutenu par la baisse de l'euro (de 1,36 dollar au début de 2014 à 1,21 dollar à la fin de 2014), mais pénalisé par le gel des échanges lié à l'embargo russe. Quant à l’excédent japonais, il augmente en raison du recul de la demande intérieure, provoqué par une hausse de la taxe sur la consommation.
Les États-Unis reprennent confiance
Aux États-Unis, l’activité économique se maintient. Le volume de la production intérieure progresse de 2,2 p. 100 en 2014, tout comme en 2013. En outre, l’hiver exceptionnellement rigoureux ayant ralenti l’activité en début d’année, cette stabilité moyenne de la croissance annuelle masque en fait une amélioration notable de la situation en cours d’année. La demande privée maintient en effet son rythme de croissance modéré mais régulier depuis que le pays s’est remis de la crise financière, et la consolidation budgétaire ne ralentit presque plus l’activité en 2014. La consommation des ménages continue de favoriser la croissance, renforcée par un marché de l’emploi en constante amélioration. Le taux de chômage poursuit le reflux entamé en 2010, pour passer de 7,6 p. 100 en 2013 à 6,3 p. 100 en 2014. Dans ce contexte porteur, l’investissement privé est en nette augmentation, et les importations sont plus vigoureuses que les exportations, ralenties par une demande mondiale plus faible. L’économie américaine bénéficie également de la hausse de l’offre de pétrole, due au développement de l’exploitation du gaz de schiste – qui, en 2014, fait des États-Unis le premier producteur de pétrole et de gaz liquéfiés. D’ailleurs, l’abondance du pétrole en provenance des États-Unis a atténué les conséquences des turbulences géopolitiques qui frappent les grands pays producteurs de pétrole – États du Proche-Orient et Russie –, ce qui a évité une flambée des cours de l’or noir, dont le prix baisse même spectaculairement, passant de 107 dollars le baril au début de 2014 à 57 dollars à la fin de l’année.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
Classification
Médias