- 1. Les États-Unis reprennent confiance
- 2. Le plan de relance japonais face à un premier obstacle
- 3. L’Europe renoue en ordre dispersé avec une faible croissance
- 4. Le spectre de la déflation plane sur l’Europe
- 5. La modernisation chinoise à marche forcée s’essouffle
- 6. Les tensions russo-ukrainiennes frappent l’économie de la région
- 7. L'Amérique du Sud toujours entravée par le règlement de la crise argentine
- 8. Les pays émergents organisent leur développement et leur financement
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2014 : nouvelle répartition de l'activité
Le spectre de la déflation plane sur l’Europe
Principale conséquence de la situation globale très difficile du marché du travail dans la zone euro, l’inflation reste proche de zéro, malgré le soutien massif de la B.C.E. à l’économie. Celle-ci multiplie pourtant les innovations : elle met en place en juin de nouveaux prêts destinés aux banques de la zone euro qui octroient des prêts aux ménages et aux entreprises (T.L.T.R.O., Targeted Longer-Term Refinancing Operations, opérations de refinancement ciblées à plus long terme). La durée de quatre ans de ces prêts est sans précédent. Elle abaisse en septembre son taux directeur à 0,05 p. 100 ‒ son plus bas historique. Pour la première fois également, afin d’inciter les banques à prêter l’argent dont elles disposent, celles-ci sont pénalisées par un taux d’intérêt négatif sur les sommes qu’elles déposent en banque centrale et qui excèdent les exigences liées à leurs encours de crédits. Par ailleurs, la B.C.E. envisage de procéder rapidement à des achats de portefeuilles de prêts regroupés dans des structures dites de « titrisation », ce qui autoriserait les banques à obtenir de la liquidité sur des périodes longues, et ce à des coûts très bas.
Il semble que tous ces efforts soient vains, y compris quand la B.C.E. fait part de façon de plus en plus explicite et transparente de son intention de soutenir le crédit pour rassurer les agents économiques. L’inflation de l’ensemble de la zone euro se rapproche dangereusement du zéro absolu : sur l’ensemble des dix-huit pays de la zone, le prix du panier de consommation moyen n’augmente que de 0,5 p. 100 en 2014 (après 1,3 p. 100 en 2013). La faiblesse de l’inflation rappelle que le contexte encore fragile n’incite pas les entreprises à embaucher. Surtout, elle alimente les craintes de voir la B.C.E. à court de moyens et incapable de soutenir toujours plus les prix des actifs, qui chuteraient alors irrémédiablement, entraînant l'Europe dans une nouvelle récession. Certains redoutent également un scénario de stagnation séculaire à la japonaise, dans lequel des liquidités surabondantes suffiraient à peine à assurer une croissance proche de zéro. Quoi qu’il en soit, tout cela entretient le sentiment que l'économie de la zone pourrait ne plus connaître avant longtemps les taux de croissance élevés des précédents épisodes d'expansion.
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Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
Classification
Médias