- 1. Les États-Unis reprennent confiance
- 2. Le plan de relance japonais face à un premier obstacle
- 3. L’Europe renoue en ordre dispersé avec une faible croissance
- 4. Le spectre de la déflation plane sur l’Europe
- 5. La modernisation chinoise à marche forcée s’essouffle
- 6. Les tensions russo-ukrainiennes frappent l’économie de la région
- 7. L'Amérique du Sud toujours entravée par le règlement de la crise argentine
- 8. Les pays émergents organisent leur développement et leur financement
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2014 : nouvelle répartition de l'activité
La modernisation chinoise à marche forcée s’essouffle
L’ économie chinoise devient, en 2014, la première du monde en parité de pouvoir d’achat. Elle continue cependant sa transition vers des rythmes de croissance plus modérés : le volume d’activité s’accroît de 7,4 p. 100 en 2014 (7,7 p. 100 en 2013). Florissant dans les années 2000, le secteur immobilier était soutenu par un développement urbain très rapide, donnant lieu à des projets gigantesques de cités entièrement nouvelles (des dizaines, dont Jing Jin, Ordos, Beihai), mais qui n’ont pas réussi jusqu'à présent à attirer la population. Retour de balancier, en 2014, le secteur immobilier connaît un ralentissement important qui préoccupe les autorités. Le revenu des habitants progresse moins vite que l’urbanisation forcée – menée par les autorités par le biais des entreprises d’État à grand renfort d’investissements dans les infrastructures. La part de la consommation privée dans l’activité est de plus en plus faible (49 p. 100 en 2012, alors qu’elle était de 62 p. 100 en 2000), et celle de l’investissement de plus en plus importante (48 p. 100 en 2012, 38 p. 100 en 2000). Il semble que la population chinoise, toujours très majoritairement rurale, ne soit pas prête à l’urbanisation décidée par le gouvernement. Celui-ci en a apparemment pris conscience et semble vouloir développer la protection sociale afin de relever le niveau de vie global des Chinois, et ainsi soutenir leur revenu et la demande intérieure. En 2014, l’État a ainsi consacré 120 milliards de yuans à la modernisation de l’habitat en zones défavorisées.
Si la faiblesse de l’économie mondiale a pesé en début d’année sur les exportations chinoises, le redémarrage du commerce mondial les a revivifiées dans la seconde partie de l’année. Quoi qu’il en soit, les exportations du pays continuent d’excéder largement ses importations, la balance courante s’élevant en 2014 à 7,4 p. 100 du P.I.B. (7,7 p. 100 en 2013). Quant à l’excès d’épargne de la Chine (mesuré par ses réserves en devises étrangères), il a de nouveau atteint un record : 3 993 milliards de dollars en juin 2014. Cela permet à la Chine, par le biais de son fonds souverain China Investment Corporation (C.I.C.), d’être un investisseur de premier plan dans les infrastructures internationales.
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Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
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Médias