- 1. Les États-Unis reprennent confiance
- 2. Le plan de relance japonais face à un premier obstacle
- 3. L’Europe renoue en ordre dispersé avec une faible croissance
- 4. Le spectre de la déflation plane sur l’Europe
- 5. La modernisation chinoise à marche forcée s’essouffle
- 6. Les tensions russo-ukrainiennes frappent l’économie de la région
- 7. L'Amérique du Sud toujours entravée par le règlement de la crise argentine
- 8. Les pays émergents organisent leur développement et leur financement
- 9. Bibliographie
ÉCONOMIE MONDIALE 2014 : nouvelle répartition de l'activité
Les tensions russo-ukrainiennes frappent l’économie de la région
Le gouvernement ukrainien décide, en novembre 2013, de ne pas signer l'accord d'association politique et économique négocié avec l'Union européenne, ce qui déclenche une vague de manifestations et la chute du gouvernement prorusse, mais aussi, en réaction, la proclamation de l'indépendance de la Crimée. Au début de 2014, soutenue par Moscou, la Crimée fait sécession de l’Ukraine. Elle est rattachée le 18 mars à la Fédération de Russie. L’événement provoque une crise diplomatique. Après cette annexion, l'Europe comme les États-Unis, qui considèrent celle-ci comme une violation de la souveraineté ukrainienne, imposent plusieurs séries de sanctions à la Russie. Les avoirs de personnalités russes dirigeant la Crimée sont rapidement gelés. La crise connaît une escalade en milieu d'année, à la suite du tir d’une roquette par des activistes ukrainiens prorusses sur un avion civil transportant des Européens. À la fin de juillet, Europe et États-Unis mettent en place de nouvelles sanctions contre la Russie et la Crimée, qui comportent cette fois des volets économiques. Il est interdit aux ressortissants européens et américains de fournir certains services financiers à la Russie, d’acheter des titres émis par de grandes banques russes, des compagnies énergétiques et des entreprises de défense, de prêter aux cinq banques d’État, d’importer et d’exporter du matériel militaire et des biens à double usage civil et militaire, mais également de fournir des services de prospection et d’exploitation pétrolière. Les importations depuis la Crimée et Sébastopol sont interdites, les investissements dans certains secteurs stratégiques de la région prohibés. Les États-Unis adoptent des mesures de rétorsion envers les banques russes qui utilisent les services Visa et MasterCard, gelant ainsi une partie des paiements du pays. La Russie riposte en décrétant un embargo sur les produits alimentaires en provenance d'Europe et des États-Unis.
La Russie et l’Ukraine subissent de plein fouet les conséquences de ces sanctions sur leur activité économique : l'Ukraine connaît en 2014 une forte récession (‒ 6,5 p. 100, après 0 p. 100 en 2013) ; l’activité de la Russie stagne (+ 0,2 p. 100 en 2014, après + 1,3 p. 100 en 2013). L'investissement, bridé par l'exode de capitaux étrangers, se contracte. En Ukraine, l’inflation est très élevée, en raison du tarissement de l'offre de produits étrangers (+ 11,4 p. 100 en 2014, après ‒ 0,3 p. 100 en 2013), et le chômage est en augmentation (10 p. 100 en 2014, après 7,2 p. 100 en 2013).
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Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
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Médias