- 1. Chine : volatilité des marchés financiers et pollution sans précédent
- 2. Moyen-Orient et Maghreb
- 3. Une Europe à trois vitesses
- 4. Le commerce de la C.E.I. paralysé par le conflit ukrainien
- 5. L’Amérique latine face à l’inflation et à la chute du prix des matières premières
- 6. Le Japon peine à relancer sa croissance
- 7. Les États-Unis proches du plein emploi
ÉCONOMIE MONDIALE 2015 : entre reprise et crise des matières premières
Moyen-Orient et Maghreb
Avec la baisse des cours, les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et du Maghreb connaissent une période de faible croissance : 3 p. 100 aux Émirats Arabes unis (4,6 p. 100 en 2014), 3,4 p. 100 en Arabie Saoudite (3,2 p. 100 en 2014), 3 p. 100 en Algérie (3,8 p. 100 en 2014). Symétriquement, ces prix modérés soutiennent l’activité des pays importateurs de pétrole de la région : 4,2 p. 100 de croissance pour l’Égypte (2,2 p. 100 en 2014), 4,9 p. 100 pour le Maroc (2,4 p. 100 en 2014). L’exception tunisienne (une croissance de 1 p. 100 en 2015, après 2,3 p. 100 en 2014) est la conséquence directe de la chute de l’activité touristique (7 p. 100 du P.I.B.), après les attentats de Sousse en juin 2015, de la crise sociale qui touche la production de phosphates (4 p. 100 du P.I.B.) et de la fermeture de la Compagnie des phosphates de Gafsa.
Depuis la chute du colonel Kadhafi en 2011, l’activité libyenne est entravée par la guerre civile : après la chute spectaculaire du P.I.B. en 2014 (24 p. 100), celui-ci diminue encore de 6,1 p. 100 en 2015, malgré l’embryon de règlement politique de décembre 2015 (signature d’une déclaration de principe visant à la constitution d’un gouvernement d’union nationale incluant les deux parlements concurrents). La guerre civile ravage toujours la Syrie, où aucune donnée de comptabilité publique n’est disponible depuis 2011, signe, s’il en est besoin, de l’état de chaos dans lequel le pays a été plongé par l’affrontement entre le régime de Bachar elAssad et ses opposants. Les conflits qui secouent la région provoquent non seulement un exode massif de population vers l’Europe (plus de 500 000 demandes d’asile en 2014 dans l’Union européenne, dont 200 000 pour la seule Allemagne), mais ont permis à des groupes armés semant la terreur de prendre le contrôle de zones entières et de s’y emparer des ressources. L’exemple le plus frappant est bien évidemment celui de l’État islamique qui s’est taillé un territoire considérable et exploite une partie du pétrole syrien et irakien, pour imposer son ordre politique, militaire et religieux.
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Écrit par
- Axel MARMOTTANT : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations
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Médias