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ÉCONOMIE MONDIALE 2015 : entre reprise et crise des matières premières

L’Amérique latine face à l’inflation et à la chute du prix des matières premières

À la fin de 2015, la présidente argentine Cristina Kirchner, tenante d’une économie péroniste (planification, protectionnisme, relance de l’économie par les investissements publics), laisse sa place à Mauricio Macri, d’orientation libérale. Celui-ci met fin à un contrôle des changes qui, instauré en 2011, n’a ni endigué l’inflation (toujours très élevée : – 19 p. 100 en 2015), ni la fuite des capitaux, le peso argentin ayant perdu plus de la moitié de sa valeur en dollars depuis 2011. Malgré l’inflation, l’économie argentine stagne : seulement 0,4 p. 100 de croissance en 2015 (0,5 p. 100 en 2014). La réouverture des marchés de capitaux a un effet immédiat : le peso argentin perd près de 30 p. 100 de sa valeur face au dollar, ce qui devrait dans un premier temps alimenter une inflation importante. Le gouvernement Macri espère, dans un deuxième temps, un afflux de capitaux pour remédier au manque d’investissements privés dans le pays, restaurer les réserves de change, au plus bas malgré le contrôle des changes, et éviter une crise de la balance des paiements (26 milliards de dollars de réserves fin 2015, alors que la balance courante des paiements de l’Argentine connaît un déficit de 10 milliards de dollars).

De son côté, le Brésil souffre de la chute des prix des matières premières, mais aussi d’un scandale de grande ampleur touchant les milieux du pétrole et des travaux publics, qui paralyse les investissements de ces secteurs. Le pays est en récession (baisse de l’activité de 3 p. 100 en 2015, après une croissance de 0,1 p. 100 en 2014), malgré une inflation importante (8,9 p. 100 en 2015, 6,3 p. 100 en 2014).

Ce sont là de petits maux comparés à ceux qu’endure le Venezuela, dont 95 p. 100 des ressources en devises sont issues du pétrole, mais avec des coûts d’extraction élevés. Le pays est frappé de plein fouet par la baisse du prix de l’or noir, qui sape son système social, assis sur la redistribution des profits pétroliers à la population. Les recettes de l’État fondent terriblement, les entreprises à court de devises ne peuvent plus honorer leurs factures, les investisseurs et entrepreneurs étrangers ainsi que les importateurs se retirent de ce pays voué à l’asphyxie, perclus par une inflation exponentielle. Les prix sont multipliés par 2,6 en 2015 (par 1,6 en 2014). L’activité, en chute libre, diminue de 10 p. 100 en 2015 (de 4 p. 100 en 2014).

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Écrit par

  • : chargé de la modélisation prudentielle à la direction financière de la Caisse des dépôts et consignations

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Médias

Économie mondiale (2015) : P.IB. et population  - crédits : Encyclopædia Universalis France

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