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ÉCONOMIE MONDIALE 2016 : dynamisme asiatique et replis nationaux

Économie mondiale (2016) : croissance du PIB - crédits : Encyclopædia Universalis France

Économie mondiale (2016) : croissance du PIB

L’année  2016 est marquée, sur le plan économique, par une tendance de plusieurs pays au repli sur eux-mêmes. La comparaison entre la croissance de la production mondiale et la croissance du commerce mondial est lourde de signification. En 2014, le commerce mondial progressait de 3,9 p. 100, donc plus rapidement que la production (3,4 p. 100), mais en 2015 et en 2016 la tendance s’est inversée : le taux de croissance de la production est de 3,2 p. 100, puis de 3,1 p. 100, tandis que le commerce mondial ne progresse que de 2,6 p. 100, puis de 2,3 p. 100. La croissance est donc tirée davantage par les demandes domestiques de l’ensemble des pays que par les demandes étrangères : le degré moyen d’ouverture des économies (ratio entre flux commerciaux et PIB) se réduit nettement alors que l’évolution tendancielle depuis plus de vingt ans était à la hausse.

Économie mondiale (2016) : part de la production mondiale et de la population mondiale par groupes de pays - crédits : Encyclopædia Universalis France

Économie mondiale (2016) : part de la production mondiale et de la population mondiale par groupes de pays

Économie mondiale (2016) : évolution des prix à la consommation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Économie mondiale (2016) : évolution des prix à la consommation

Économie mondiale (2016) : balance des paiements - crédits : Encyclopædia Universalis France

Économie mondiale (2016) : balance des paiements

Ce repli des économies nationales sur elles-mêmes entre en résonance avec les grands événements de l’année 2016, dont les conséquences probables ne se sont pourtant pas encore entièrement manifestées. Les migrations deviennent une question centrale, dont s’emparent tous les courants populistes. À la pression des migrations économiques s’ajoute celle des migrations politiques ; ces dernières s’amplifient à la suite de la déstabilisation croissante du Moyen-Orient et de la situation difficile de certains pays africains. Les frontières et la liberté de circulation des hommes sont au cœur des débats politiques. Qu’il s’agisse du vote pour le Brexit en juin ou de l’élection de Donald Trump en novembre, la question des migrations a joué un rôle déterminant dans la campagne électorale et dans l’issue du scrutin ; mais dans les deux cas, ce sont les échanges dans leur globalité qui devraient être touchés : protectionnisme commercial américain et régression des flux commerciaux et financiers entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Les espoirs d’une confluence des politiques des plus grands États de la planète pour limiter le réchauffement climatique, suscités par la COP 21, sont également remis en question par le changement d’administration aux États-Unis. À l’issue de la COP 22, qui s’est tenue à Marrakech en novembre, l’incertitude gagne de nouveau les milieux économiques quant aux investissements à mettre en œuvre pour favoriser la transition énergétique.

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) : des situations très contrastées

Bien que le concept même de BRICS tende à perdre de sa signification économique, tant la situation et le poids de ces pays diffèrent, un sommet annuel continue de les réunir, leur permettant d’afficher leur volonté d’exister face aux deux grands ensembles économiques que sont les États-Unis et l’Europe.

En 2016, à Goa, les BRICS annoncent vouloir créer une agence de notation dans le but de consolider l’architecture financière mondiale et de contrebalancer le poids des agences américaines. En 2015, ils fondent la Nouvelle Banque de développement (NBD), qu’ils présentent comme une alternative aux grandes institutions mondiales du même type. Mais elle pourrait pâtir, dès sa naissance, de la concurrence de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (Asian Infrastructure Investment Bank, AIIB) créée en 2014 à l’instigation de la Chine.

Chine : croissance rapide et fragilités multiples

La crise financière chinoise de mi-2015 semblait profonde et inquiétante : la baisse de 30 p. 100 des cours boursiers, même si elle intervenait après des hausses bien plus importantes, apparaissait comme l’expression de la fragilité d’un système financier immature mettant en péril une masse de petits porteurs (donc de consommateurs). Un an après, on constate que les effets tant redoutés de cette crise financière ne se sont pas produits. La croissance, certes, ralentit, mais reste à un niveau très[...]

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Économie mondiale (2016) : croissance du PIB - crédits : Encyclopædia Universalis France

Économie mondiale (2016) : croissance du PIB

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Économie mondiale (2016) : part de la production mondiale et de la population mondiale par groupes de pays

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Économie mondiale (2016) : évolution des prix à la consommation