- 1. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) : des situations très contrastées
- 2. Japon : « stagdéflation » et faible chômage
- 3. États-Unis : plein emploi, inflation faible et doutes protectionnistes
- 4. Europe : reprise lente, fragilité financière et forces centrifuges
- 5. Pays du Sud : une aggravation générale
ÉCONOMIE MONDIALE 2016 : dynamisme asiatique et replis nationaux
Japon : « stagdéflation » et faible chômage
À l’inverse de la stagflation, dans laquelle le fort taux de chômage n’exerce pas de pression à la baisse sur les prix, la « stagdéflation » japonaise associe faible taux de chômage et faible inflation, voire déflation, à l’encontre de ce que théorise la courbe de Phillips.
C’est dans cette situation que se trouve le Japon, qui conjugue, de façon extrêmement atypique, faible croissance, déflation et faible chômage en dépit des « Abenomics », la politique mise en œuvre par le Premier ministre Shinzō Abe. Les trois axes (threearrows) de cette stratégie sont : une politique budgétaire de relance à court terme et de consolidation à moyen terme, une politique d'assouplissement monétaire quantitatif et qualitatif, des réformes de structure visant essentiellement à développer l’investissement. Pour 2016, de nouveaux axes, avec une dimension plus sociétale, ont été définis, dont un soutien à l'éducation et un système de sécurité sociale rassurant, afin d’augmenter la natalité et de réduire l’effet négatif des solidarités familiales sur la vie quotidienne des entreprises ; en effet, de très nombreux travailleurs quittent inopinément leur emploi pour s’occuper de leurs parents dépendants.
La croissance du Japon, autour de 0,5 p. 100 en 2016, devrait être la plus faible de celles des pays avancés. La politique monétaire accommodante est sous le feu de critiques de tous bords : elle n’arrive pas à enrayer la déflation, elle ne stimule pas l’investissement des entreprises qui reste atone et elle fait chuter les résultats des banques. Mais la situation du marché du travail atteint un niveau record inédit depuis 1995, qui fera rêver de nombreux pays européens : le taux de chômage s’établit à 3,1 p. 100 de la population active ; certes, ce résultat remarquable ignore, comme souvent, les emplois précaires aux faibles rémunérations.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias