- 1. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) : des situations très contrastées
- 2. Japon : « stagdéflation » et faible chômage
- 3. États-Unis : plein emploi, inflation faible et doutes protectionnistes
- 4. Europe : reprise lente, fragilité financière et forces centrifuges
- 5. Pays du Sud : une aggravation générale
ÉCONOMIE MONDIALE 2016 : dynamisme asiatique et replis nationaux
États-Unis : plein emploi, inflation faible et doutes protectionnistes
Les États-Unis connaissent un net ralentissement de leur croissance, passant de 2,6 p. 100 en 2015 à 1,6 p. 100 en 2016, sauf dans le secteur immobilier et en dépit d’un maintien de la croissance de la consommation favorisée par une augmentation de la masse salariale. La faiblesse de l’investissement dans un climat d’incertitude, notamment dans le secteur énergétique, et l’impact de l’appréciation du dollar sur les industries exportatrices expliquent cette situation.
Le marché du travail est contrasté : les secteurs de l’énergie et des produits manufacturiers font face à des licenciements, mais les secteurs de la santé, du transport et du commerce de détail connaissent des pénuries de main-d’œuvre. Toutefois le chômage reste faible, ce qui n’entraîne pas de tensions sur les salaires ni de pressions inflationnistes. La Réserve fédérale, banque centrale américaine, considère que les objectifs de plein emploi et d’inflation seront bientôt atteints et a atténué sa politique accommodante en relevant les taux d’intérêt à la fin de l’année, ce qui devrait jouer dans le sens d’une appréciation du dollar.
Pourtant, dans cette situation économique plutôt positive, après sept ans de croissance ininterrompue faisant suite à la crise de 2008, le républicain Donald Trump a été élu président en novembre 2016. Son programme économique interne de relance par la demande, qui conjugue baisse des impôts, surtout pour les plus riches, et colossal programme d’investissement, risque de devoir être amendé en raison de l’impact sur l’endettement public. Ce keynésianisme de droite devrait s’accompagner d’une dérégulation en matières financière, sociale (avec une remise en cause de l’Obamacare) et environnementale (avec une remise en cause de l’accord de Paris).
En février 2016, un important traité de libre-échange, l’Accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership Agreement, TPP), a été signé entre les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Chili, le Pérou, le Japon, la Malaisie, le Vietnam, Singapour, Brunei, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Au nom du protectionnisme prôné par Donald Trump, il devrait être remis en question, comme d’ailleurs l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA, ou North American Free Trade Agreement, NAFTA), accord entre les trois pays d’Amérique du Nord, qui date de 1994. Dans la même veine, cette nouvelle orientation des États-Unis devrait rendre encore plus difficile l’aboutissement du projet de Traité de libre-échange transatlantique (ou Transatlantic Trade and Investment Partnership, TTIP), qui est déjà l’objet de bien des réserves et des hésitations, du côté européen comme du côté américain.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
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Médias