- 1. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) : des situations très contrastées
- 2. Japon : « stagdéflation » et faible chômage
- 3. États-Unis : plein emploi, inflation faible et doutes protectionnistes
- 4. Europe : reprise lente, fragilité financière et forces centrifuges
- 5. Pays du Sud : une aggravation générale
ÉCONOMIE MONDIALE 2016 : dynamisme asiatique et replis nationaux
Pays du Sud : une aggravation générale
Beaucoup de pays du Sud subissent de plein fouet la baisse du prix du pétrole. Le taux de croissance du Nigeria passe de 6,3 p. 100 en 2014 à 2,7 p. 100 en 2015, puis 0,8 p. 100 en 2016. Le Venezuela est encore plus durement affecté puisque son produit intérieur brut se rétracte d’environ 10 p. 100. Néanmoins, les réunions de l’OPEP au second semestre ont permis au cours du pétrole de se redresser, même s’il reste relativement faible, aux alentours de 50 dollars le baril.
La croissance des pays africains chute de 3,4 p. 100 en 2015 à 1,4 p. 100 en 2016, atteignant son niveau le plus faible depuis vingt ans, sous l’effet conjugué de la baisse des prix des matières premières pendant la première partie de l’année, de la faiblesse des marchés financiers mondiaux, des crises politiques, du terrorisme et d’une faiblesse chronique de gouvernance. L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent après le Nigeria, connaît une des plus fortes croissances mondiales (4,5 p. 100 selon le FMI) ; cependant, dans un contexte politique violent, elle reste très dépendante des conditions climatiques malgré son industrialisation continue. Le décollage du continent africain demeure circonscrit à quelques zones littorales et à ses métropoles très dynamiques.
En Amérique latine aussi, la crise économique s’accentue, le taux de croissance, déjà faible en 2014 (1 p. 100), passant à 0 p. 100 en 2015 pour devenir négatif en 2016. L’effet de mirage produit par les cours élevés des matières premières pendant la décennie précédente s’est arrêté. Les besoins en matière d’infrastructures sont encore criants. Le Mexique, deuxième économie d’Amérique latine, maintient pourtant sa croissance au-dessus de 2 p. 100. En Argentine, la principale avancée dont peut être crédité le nouveau gouvernement libéral, élu fin 2015, est sa victoire face aux fonds vautours qui fragilisaient la stabilité financière du pays.
Après une baisse à 2,1 p. 100 en 2015 (2,6 p. 100 en 2014), la zone Moyen-Orient et Maghreb enregistre un net rebond à 3,2 p. 100 en 2016.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias