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ÉCONOMIE MONDIALE 2018 : croissance, restrictions commerciales et argent plus cher

Les BRICS non asiatiques : difficultés économiques, tournants politiques

La Russie : vulnérabilité face à l’environnement extérieur

Après la récession de 2015 et 2016, la reprise de 2017 (1,5 p. 100 de croissance) se confirme en 2018 (1,7 p. 100). Les indicateurs conjoncturels sont positifs : un taux de chômage faible (5,5 p. 100 en 2018), une désinflation nette avec une hausse de prix de 2,8 p. 100 en 2018 (après 3,7 en 2017, 7 en 2016 et 15,5 en 2015), un solde extérieur qui fluctue en fonction des prix des matières, mais largement positif, un déficit public qui se réduit, lui aussi alimenté par les recettes liées aux hydrocarbures.

Ces bonnes performances ne doivent pas masquer les difficultés auxquelles Vladimir Poutine, élu en 2018 pour un quatrième mandat, doit faire face : la grande dépendance de l’économie aux exportations de matières premières, une modernisation nécessaire de l’appareil productif, un vieillissement de la population, les aspirations de la société à une meilleure situation économique pour les plus faibles et à une corruption efficacement combattue.

Le système de sanctions à l’égard de la Russie, le CAATSA (Countering America's Adversaries Through Sanctions Act),adopté en août 2017, est renforcé notamment par des dispositions de mars 2018. Il touche des entités publiques et privées, des particuliers et toute entreprise étrangère établissant des échanges commerciaux avec ces sociétés russes sous sanctions.

Le Brésil à la veille d’un choc ultralibéral

Après deux années noires, 2015 et 2016 enregistrant des baisses du PIB de plus de 3,5 p. 100, le rebond de 2017 (+ 1 p. 100) s’accentue en 2018 (+ 1,4 p. 100) ; le taux de chômage n’a que faiblement baissé, de 12,8 à 11,8 p. 100, et le pays souffre de graves problèmes sociaux : pauvreté, inégalités et criminalité. Le Brésil réunit une situation extérieure presque à l’équilibre et des finances publiques dans un état critique (déficit de plus de 8 p. 100 du PIB en moyenne sur les quatre dernières années), incitant les agences de notation à abaisser plusieurs fois d’affilée la note du pays.

Le programme du nouveau président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, élu en octobre, comporte des volets sociétaux et politiques répressifs et, sur le plan économique, une volonté de rupture ultralibérale, avec en particulier une réduction de la dette publique grâce à un colossal programme de privatisation de 150 entreprises publiques et une stimulation de la production agricole, dont le soja, l’élevage bovin et la canne à sucre ; cette dernière constitue une lourde menace pour les populations indiennes et la forêt amazonienne, et implique une sortie des accords de Paris sur l’environnement.

L’Afrique du Sud : d’immenses défis pour le nouveau gouvernement

La croissance est passée de 1,3 à 0,8 p. 100. Cyril Ramaphosa, élu président en février, affronte de grands enjeux économiques et sociaux après l’ère Zuma, marquée par le ralentissement de l’activité, la dégradation de la situation des finances publiques, la corruption et la prégnance des problèmes sociaux : chômage élevé (plus de 27 p. 100), qui touche principalement jeunes et population noire, inégalités de revenus criantes, permanence de l’épidémie de sida. Les priorités du gouvernement sont la stimulation de la croissance économique, la baisse du chômage et des hausses d’impôts destinées à éviter les déclassements par les agences de notation. À la veille des élections législatives de 2019, les incertitudes sont fortes, en particulier autour de l’épineuse question des expropriations foncières non indemnisées.

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