- 1. États-Unis, les ombres d’une fin de mandat
- 2. Le Japon face à des problèmes structurels et conjoncturels
- 3. L’exception chinoise : une puissance économique et institutionnelle renforcée
- 4. Les autres BRICS aux prises avec de grandes difficultés
- 5. Les pays en voie de développement en souffrance
- 6. Europe : de sévères crises sanitaire et économique, mais un sursaut collectif
ÉCONOMIE MONDIALE 2020 : l'effondrement économique, sombre corollaire de la crise sanitaire
Le Japon face à des problèmes structurels et conjoncturels
Le pays est peu touché directement par la Covid-19, mais la crise mondiale due à la pandémie s’ajoute aux autres chocs conjoncturels qui affectent l’économie nippone : catastrophes naturelles, report des jeux Olympiques... La croissance de l’économie japonaise, faible en 2019, s’effondre en 2020 (–5,3 p.100) en raison de la contraction de la demande domestique, du tourisme, qui représente 8 p. 100 du PIB, et d’exportations fragilisées par les tensions internationales, qu’il s’agisse de l’impact du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis sur les chaînes d’approvisionnement ou des différends commerciaux avec la Corée du Sud, corollaires des discussions sur la compensation du travail forcé pendant la période coloniale. Le report des jeux Olympiques de Tōkyō repousse les recettes attendues alors que les investissements réalisés pèsent sur les dépenses publiques.
En 2020, le chômage augmente de 2,4 p. 100 à 3,3 p. 100, tout en restant à des niveaux très faibles. Le déficit budgétaire, de 3 p. 100 du PIB en 2019, passe à 10 p. 100 sous l’effet des mesures destinées à soutenir l’activité, l’emploi et le revenu des ménages, auxquelles s’ajoutent les dépenses de reconstruction après les catastrophes naturelles de 2018 et 2019.
La troisième puissance économique mondiale, technologiquement très en pointe, avec un excédent extérieur exceptionnel, reste entravée par de lourds problèmes structurels : un déclin démographique inexorable, une pénurie de main-d’œuvre dans un pays réfractaire à l’immigration, une dualité du marché du travail entre salariés très protégés et travailleurs précaires, et la dette publique la plus élevée des pays de l’OCDE (240 p. 100 du PIB). Shinzo Abe, Premier ministre depuis 2012, démissionne en septembre pour des raisons de santé : les « Abenomics », du nom dont on a qualifié ses mesures de relance, ont eu des effets positifs mais modestes sur la croissance. Quant aux politiques de lutte contre la déflation et le vieillissement de la population active, force est de constater qu’elles n’ont pas eu de résultats probants.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias