- 1. États-Unis, les ombres d’une fin de mandat
- 2. Le Japon face à des problèmes structurels et conjoncturels
- 3. L’exception chinoise : une puissance économique et institutionnelle renforcée
- 4. Les autres BRICS aux prises avec de grandes difficultés
- 5. Les pays en voie de développement en souffrance
- 6. Europe : de sévères crises sanitaire et économique, mais un sursaut collectif
ÉCONOMIE MONDIALE 2020 : l'effondrement économique, sombre corollaire de la crise sanitaire
Les pays en voie de développement en souffrance
L’Amérique latine : un lourd tribut à la pandémie
La croissance de l’Amérique latine, continent particulièrement touché par la pandémie, déjà nulle en 2019, passe en 2020 à –8,1 p. 100, avec des chutes particulièrement marquées en Équateur (–11 p. 100), en Argentine (–11,8 p. 100) au Pérou (–13,9 p. 100) et au Venezuela (–25 p. 100).
L’Afrique : victime collatérale de la pandémie
Alors qu’au début de la pandémie les craintes étaient très fortes concernant ses évolutions en Afrique, le continent a été relativement peu touché, puisque environ 63 000 décès étaient avérés à la fin de 2020 – chiffre comparable à celui de la France pour une population 16 fois supérieure, soit 1,1 milliard d’habitants. Les explications sont multiples : climat chaud, jeunesse de la population, densité démographique, vie à l’extérieur, éventuelles immunités croisées, réactions collectives nourries des leçons de l’épidémie d’Ebola...
Si le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne était supérieur à 3 p. 100 les deux années précédentes, il tombe à –3 p. 100 en 2020. Aucun État n’est épargné, mais le choc est plus dur pour les pays très dépendants des recettes touristiques – Maurice et les Seychelles, par exemple, perdent 17 p. 100 de croissance – et les pays exportateurs d’hydrocarbures que pour ceux dont l’économie est diversifiée – en Côte d’Ivoire et au Rwanda, par exemple, la croissance baisse tout en restant positive. L’Afrique subsaharienne est confrontée à d’immenses difficultés sanitaires – à la propagation de l’épidémie s’ajoute le risque d’une moindre prévention d’autres maladies (rougeole, malaria) – et sociales – une partie de la population tombant au-dessous du seuil de pauvreté – avec des marges budgétaires réduites. Le nombre de pays en détresse financière est passé de 8 à 17 au cours des cinq dernières années sous l’effet du poids de la dette, de la réduction des entrées de capitaux, de la modération des prix des produits d’exportation et de l’incertitude multiforme.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias