- 1. États-Unis : les failles financières d’une économie en croissance
- 2. Europe : stagnation et divergences
- 3. Japon : une trajectoire toujours singulière
- 4. Chine : le poids de la crise de l’immobilier et de la déflation
- 5. Russie : richesse pétrolière et pénurie d’hommes
- 6. Brésil : une année faste
- 7. Inde : dynamisme économique et tensions sur l’alimentation
- 8. Afrique subsaharienne : divergences de trajectoire et menaces multiples
ÉCONOMIE MONDIALE 2023 : dureté financière, ralentissement et fragmentation des échanges
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Russie : richesse pétrolière et pénurie d’hommes
En dépit des sanctions occidentales, l’économie russe bénéficie en 2023 de grandes recettes pétrolières, en hausse nette par rapport à l’année précédente. Cette manne s’explique par la hausse du prix du pétrole, la recherche par la Russie de débouchés alternatifs aux marchés occidentaux, principalement vers l’Inde et la Chine, et la mise en place d’une flotte de « pétroliers fantômes » qui permettent d’échapper aux sanctions. Il en résulte un cercle vertueux : un taux de croissance inespéré de 2,2 %, soit plus de 1,5 point de plus que la zone euro, une capacité à financer un effort de guerre colossal, une forte baisse du déficit budgétaire qui allège le recours au financement sur les marchés, ainsi qu’une amélioration de la balance commerciale qui atténue les pressions sur le rouble. Par ailleurs, la Russie de Vladimir Poutine pallie les effets néfastes des sanctions occidentales sur l’approvisionnement en composants militaires par le développement d’une industrie locale, la mise en place de récupération et de réparation du matériel endommagé, le recours pour les importations à des sociétés-écrans, ainsi que l’augmentation des importations en provenance de pays amis comme la Chine, la Corée du Nord et l’Iran.
Dans ce contexte moins défavorable que prévu, l’économie russe bute sur un sérieux problème démographique. Bien que Poutine ait fait de la lutte contre le déclin démographique russe une priorité, le vieillissement et la diminution de la population se poursuivent. De plus, le départ de centaines de milliers de Russes à l'étranger, souvent très qualifiés, et la mobilisation sur le front de centaines de milliers d'autres concernent particulièrement la population active et ne sont que faiblement compensés par les multiples migrations venant en particulier d’Asie centrale et de Corée du Nord.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias