- 1. États-Unis : les failles financières d’une économie en croissance
- 2. Europe : stagnation et divergences
- 3. Japon : une trajectoire toujours singulière
- 4. Chine : le poids de la crise de l’immobilier et de la déflation
- 5. Russie : richesse pétrolière et pénurie d’hommes
- 6. Brésil : une année faste
- 7. Inde : dynamisme économique et tensions sur l’alimentation
- 8. Afrique subsaharienne : divergences de trajectoire et menaces multiples
ÉCONOMIE MONDIALE 2023 : dureté financière, ralentissement et fragmentation des échanges
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Brésil : une année faste
En dépit d’un début marqué par des tentatives de renversement de la part du clan Bolsonaro, la première année du troisième mandat de Lula da Silva s’est déroulée pour le mieux sur le plan économique. Le PIB progresse de plus de 3 %, tiré par la demande intérieure et une offre dynamique (hydrocarbures, agriculture), entraînant de bons résultats en termes d’emploi et de commerce extérieur. L’inflation recule.
Le gouvernement a mis en place une politique énergique à destination des ménages : revalorisation du salaire minimum, transferts sociaux (reprise du programme « Bolsa Familia »), renégociation des dettes des plus modestes, actions en faveur du logement (« Minha Casa, Minha Vida », « Ma maison, ma vie »), du réseau électrique rural, et de la lutte contre la faim. Il a également lancé un nouveau programme d’investissement dans les infrastructures, le troisième Programme d’accélération de la croissance (PAC, « Programa de Aceleração do Crescimento »), les deux premiers ayant été initiés sous les précédents mandats de Lula et sous celui de Dilma Rousseff. D’importants efforts pour la transition énergétique ont été entrepris sous la forme d’investissements, qui devraient atteindre 14 % du PIB, dans les secteurs des transports, de l’énergie, du logement, des écoles et des hôpitaux.
Concernant les finances publiques, deux innovations sont à noter : d’une part, une réforme fiscale visant à augmenter les recettes de TVA en déplaçant le prélèvement du lieu de production au lieu de consommation dans le but de promouvoir les échanges et la concurrence en réduisant le « dumping fiscal » entre États ; d’autre part, la limitation de la hausse des dépenses publiques et de celle du déficit primaire (hors paiements d’intérêt sur la dette). Toutefois, la dynamique de l’économie brésilienne est menacée par trois types de vulnérabilité : climatiques, affectant en particulier l’agriculture ; politiques, en raison de la fragilité de la coalition gauche-droite au pouvoir ; budgétaires, les ressources des ambitieux programmes de réforme devant être trouvées.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias