- 1. États-Unis : les failles financières d’une économie en croissance
- 2. Europe : stagnation et divergences
- 3. Japon : une trajectoire toujours singulière
- 4. Chine : le poids de la crise de l’immobilier et de la déflation
- 5. Russie : richesse pétrolière et pénurie d’hommes
- 6. Brésil : une année faste
- 7. Inde : dynamisme économique et tensions sur l’alimentation
- 8. Afrique subsaharienne : divergences de trajectoire et menaces multiples
ÉCONOMIE MONDIALE 2023 : dureté financière, ralentissement et fragmentation des échanges
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Inde : dynamisme économique et tensions sur l’alimentation
Le taux de croissance de plus de 6 %, qui met l’Inde en tête des performances mondiales en 2023, devant son concurrent la Chine, est tiré principalement par la consommation nationale. L’investissement est lui aussi dynamique, qu’il s’agisse de l’investissement public, par le biais de programmes phares dans les infrastructures tels que le National Infrastructure Pipeline et la National Logistics Policy, ou de l’investissement privé, stimulé par les incitations gouvernementales « Make in India » et l’amélioration de la situation financière des entreprises (désendettement et augmentation des profits). En revanche, les exportations pâtissent, comme ailleurs, du ralentissement du commerce mondial.
De nouveau, le pays s’est montré très fragile face aux événements climatiques qui ont dévasté la production agricole et renchéri le prix d’aliments de base de la population : la « crise de la tomate », en juillet, a vu le prix enregistrer un pic d’augmentation de 700 %, puis a été suivie de la « crise de l’oignon » et de pénuries sur les céréales (blé et riz). La hausse du prix de ces produits pèse d’autant plus que les dépenses alimentaires représentent la moitié du budget des ménages de référence et qu’elle affecte particulièrement les couches les plus pauvres de la population. Le gouvernement a réagi de trois façons : en allouant des subventions destinées à limiter la hausse des prix ; en interdisant ou taxant les exportations des produits alimentaires ; en encourageant les importations de tomates et de blé, en particulier par des baisses de taxe. Ce sont donc des événements climatiques qui, dans ce cas, contribuent à la mise en place de restrictions commerciales et perturbent le commerce mondial : les restrictions imposées par l’Inde, premier exportateur de riz, poussent les prix mondiaux vers le haut et affectent les pays importateurs, notamment d’Afrique subsaharienne.
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Écrit par
- Jean-Pierre FAUGÈRE : professeur émérite de sciences économiques, université Paris-Sud
Classification
Médias