ÉDIMBOURG
Deuxième ville d'Écosse (463 500 hab. en 2006) après Glasgow, Édimbourg est située sur la rive méridionale de l'estuaire du Forth. Du gaélique Dun eideann (colline fortifiée d'Eidin), le nom d'Édimbourg (Edinburgh), contrairement à la tradition, est sans rapport avec Edwin de Northumbrie. La colline du château est fortifiée depuis le vie siècle, mais l'histoire de la ville n'est connue qu'à partir du règne de Malcolm III Canmore (1058-1093) qui y établit une de ses résidences. Sous David Ier (1124-1153), le bourg s'étend sur les pentes de la colline ; ce roi fonde, à environ 1,5 km à l'est, l'abbaye de Holyrood autour de laquelle se forme le village de Canongate. À la fin du xiie siècle, Édimbourg est une des quatre villes privilégiées d'Écosse. Lors des guerres de l'Indépendance, le château est pris et repris, l'exploit des hommes de Randolph Moray escaladant la façade sud est resté célèbre. Malgré des dévastations, la ville se développe et compte environ 15 000 habitants à la fin du xive siècle. Holyrood est une des résidences royales, mais Édimbourg ne remplace Perth comme capitale que sous Jacques II (1437-1460) qui entoure la cité de murailles. Sous Jacques IV, qui y fixe le siège de la juridiction supérieure de l'Écosse (Session General) et y favorise l'imprimerie, la fonction de capitale se développe. Le xvie siècle est une période troublée pour la ville qui est dévastée par les Anglais en 1544 et en 1547, occupée par les Français (1548-1560) appelés par la régente Marie de Guise alors que la Réforme progresse. La victoire des réformés se manifeste à Édimbourg par la réunion de la première Assemblée générale de l'Église écossaise (1560), mais les questions religieuses secouent encore la ville sous le règne de Marie Stuart et pendant la minorité de Jacques VI. Ce roi fonde en 1582 l'université d'Édimbourg. La réunion des couronnes et le départ de la cour portent un coup à la prospérité de la ville (1603) qui manifeste, à plusieurs reprises, son opposition à l'Angleterre. Elle refuse l'anglicanisme sous Charles Ier, l'émeute éclate quand il veut imposer le livre de prière de Laud, et le National Covenant y est signé en 1638, restaurant le gouvernement de l'Église presbytérienne. En 1650, Cromwell assiège et prend Édimbourg ; celle-ci compte environ 20 000 habitants en 1670. L'union des Parlements (1707) qui supprime le Parlement écossais d'Édimbourg, l'occupation de la ville par le prétendant Charles-Édouard Stuart (1745) n'empêchent pas sa croissance qui s'accentue dans la seconde moitié du xviiie siècle. Édimbourg bénéficie du développement économique de l'Écosse ; le canal de la Clyde au Forth est terminé en 1790. La ville change d'aspect ; au nord du château se développe la ville nouvelle (New Town), entre Princes Street et Queen Street, sur un plan régulier. Sa population s'élève à 83 000 habitants en 1801. Son rayonnement intellectuel est grand même si la fuite des talents écossais vers l'Angleterre est importante, ainsi David Hume et Adam Smith n'y passent qu'une assez faible partie de leur vie active. De grands poètes y résident (Ramsay, Ferguson, Burns) et l'activité scientifique y est particulièrement développée (médecine, géologie avec J. Hutton). L'essor de la ville continue au xixe siècle, grâce à la construction des chemins de fer, et sa population double entre 1801 et 1856, mais, dès le début du xxe siècle, Édimbourg cesse d'être la première ville d'Écosse, dépassée par Glasgow, plus industrielle. L'industrie ne s'y est développée que faiblement et tardivement, et il s'agit surtout d'industries légères : papeterie, édition (deuxième centre d'édition britannique après Londres), brasserie, vieillissement[...]
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Écrit par
- Paul BENOÎT : agrégé de l'Université, assistant à l'université de Paris-I
- Claude MOINDROT : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-VII
Classification
Médias
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