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BOUCHARDON EDME (1698-1762)

<it>Athlète luttant avec un ours</it>, E. Bouchardon - crédits :  Bridgeman Images

Athlète luttant avec un ours, E. Bouchardon

Sculpteur parmi les plus illustres sous le règne de Louis XV, Bouchardon est considéré par ses contemporains comme l'artiste qui a « amené le goût simple et noble de l'antique » (Cochin). Son rôle fut en effet celui d'un précurseur : alors que les Adam et les Slodtz portaient à son extrême épanouissement le style rocaille, il s'en détourna pour se faire l'interprète du mouvement culturel qui, à partir de nouvelles connaissances archéologiques, préconisait le retour à un idéal classique. Son œuvre, accomplie avec une rigueur de théoricien, annonce et, dans une certaine mesure, prépare le classicisme de la fin du siècle ; appréciée par les fervents de l'art antique, tel le comte de Caylus, elle ne rencontra pas la faveur du grand public.

Bien qu'il ait exercé après sa mort une influence considérable, E. Bouchardon n'a pas formé une école ; ce n'est pas son élève Vassé, mais Pigalle, qu'il indiqua lui-même comme son véritable successeur.

Le séjour à Rome

Fils d'un modeste sculpteur provincial, Bouchardon reçut sa première formation dans l'atelier de son père. Il quitta Chaumont en 1722 pour entrer à l'école de Guillaume Coustou père à Paris et, l'année suivante, ayant remporté le premier prix de l'Académie, il fut nommé, avec L.-S. Adam, pensionnaire du roi à Rome. Là, son intérêt se porta surtout sur l'Antiquité classique, qu'il étudia avec une passion d'archéologue. Il s'en inspirera aussi bien dans des copies, comme celle, admirable, du Faune Barberini de 1726, que dans ses créations, telles que le Buste à l'antique du baron von Stosch de 1727 et la statue de Louis XV en Apollon de 1730. Il ne fut pourtant pas insensible à l'influence de Bernin qui, à l'époque, dominait encore la sculpture romaine. Quelques bustes de cette période, ceux du Pape Clément XII et du Cardinal de Polignac de 1731, qui lui valurent une grande réputation, appartiennent, pour l'expression psychologique du portrait et le traitement des tissus où jouent de subtils effets de lumière, à la tradition baroque de Bernin.

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<it>Athlète luttant avec un ours</it>, E. Bouchardon - crédits :  Bridgeman Images

Athlète luttant avec un ours, E. Bouchardon

Autres références

  • AMOUR

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    • 10 182 mots
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    ...Ces Amours-là n'expriment rien par eux-mêmes. Le sens de l'œuvre est livré par les instruments au milieu desquels ils évoluent. Les enfants sculptés par Bouchardon sur la fontaine de la rue de Grenelle, à Paris (1740), ne sont, de même, que les porteurs d'une idée abstraite, les saisons de l'année, rendue...
  • ANATOMIE ARTISTIQUE

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    ...(sans doute s'agissait-il d'un objet de curiosité plutôt que d'un matériel proprement pédagogique). Le premier grand écorché didactique, on le doit à Bouchardon qui fit une statue aussi grande que les atlantes d'Ercole Lelli pour la chaire de l'Archigymnase de Bologne (1734). Cependant, les écorchés...
  • ROCOCO

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    • 14 médias
    ...la sculpture contraste nettement avec celle des Lemoyne et des Adam, sans toutefois s'opposer fondamentalement à l'esprit rococo du milieu du siècle : Edme Bouchardon (1698-1762) a pu réaliser d'excellentes copies d'œuvres antiques au cours des neuf années qu'il a passées à Rome (1723-1732), mais son...