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NOCARD EDMOND (1850-1903)

Vétérinaire français. Après de brillantes études à l'École vétérinaire de Maisons-Alfort (1868-1873), il est nommé, à la fin de 1873, chef de clinique de la chaire de pathologie interne et externe à Alfort, puis professeur de pathologie chirurgicale, lorsqu'en 1878 cette chaire est dédoublée. Il introduit l'anesthésie au chloral, par voie intraveineuse, chez les gros animaux et en indique la dose nécessaire : l'anesthésie était, avant Nocard, réservée à l'homme ; il étend l'emploi du chloral à la lutte contre les crises tétaniques. Deux de ses techniques opératoires sont toujours actuelles : l'opération dite « du clou de rue » (mise au point en 1879) et la névrotomie plantaire haute (1883). Il est l'un des fondateurs de la Société de médecine publique et d'hygiène professionnelle (1877), à laquelle il adresse un mémoire sur Les Moyens pratiques de constater et d'assurer la bonne qualité des viandes de boucherie (1879). En 1880, il représente la France au Congrès international d'hygiène à Turin ; en 1889, lors du Ier congrès sur la tuberculose, il obtient, non sans mal, que cette maladie soit déclarée contagieuse et que certaines précautions soient prises contre son microbe : destruction des crachats des tuberculeux, interdiction de consommer des viandes ou du lait provenant d'animaux atteints de tuberculose animale, dont il montre l'identité avec la tuberculose humaine.

En 1880, admirateur de l'École pasteurienne, il travaille d'abord au laboratoire de la rue d'Ulm avec Roux (1880) et installe un laboratoire dans un local de l'École vétérinaire ; plus tard, il fait construire un bâtiment spécialement affecté aux recherches et au traitement de la fièvre aphteuse. Il assiste, en 1881, à la célèbre épreuve des moutons vaccinés par Pasteur contre le charbon, à Pouilly-le-Fort ; peu après, Pasteur vient lui-même donner une conférence à Maisons-Alfort. Dès lors, Nocard oriente ses travaux vers la bactériologie ; après avoir, avec Roux, vacciné des milliers d'animaux contre le charbon, il se rend en Égypte (1883) pour étudier une épizootie de peste bovine. À son retour, il met au point, avec Roux, un milieu de culture pour le bacille de Koch, et ils prépareront, plus tard, la tuberculine permettant le diagnostic de la tuberculose (La Tuberculine, 1892). Il isole, avec Mollereau, le streptocoque responsable de la mammite, étudie les agents de la psittacose, de la pseudotuberculose, l'étiologie du tétanos, l'avortement des bovidés, la clavelée. Sa découverte de la malléine a permis l'éradication de la morve en France. Enfin, en 1898, il isole (avec plusieurs pasteuriens) l'agent de la péripneumonie des bovidés. Ses ouvrages témoignent de ses préoccupations ; citons : Durée de la conservation de la bactéridie dans le sang des viandes charbonneuses (1886), La Rage et les moyens de s'en préserver (1894), La Tuberculose bovine : ses dangers, ses rapports avec la tuberculose humaine (1895), Les Maladies microbiennes des animaux (1896).

En 1887, il prend la direction de l'École vétérinaire de Maisons-Alfort tout en conservant la chaire des maladies contagieuses ; mais, accablé de travail, il renonce au premier poste en 1890.

Quelques années plus tard, nommé chef de service à l'Institut Pasteur de Paris, il partage son temps entre les deux maisons, ce qui représente l'un des liens les plus importants entre la médecine humaine et la médecine vétérinaire.

— Jacqueline BROSSOLLET

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