CARTWRIGHT EDMUND (1743-1823)

Un passage difficile au stade industriel

C’est notamment grâce aux relations politiques de son frère John qu’Edmund Cartwright peut se lancer dans l’aventure industrielle, mais il n’en maîtrise pas toutes les règles et son usine fait faillite, avant d’être incendiée. Ces mésaventures ne l’empêchent pas de continuer à inventer de nouvelles machines, tels un moteur à vapeur en 1787 et une machine à peigner la laine, brevetée en 1792. Ses réalisations ne manquent pas d’ingéniosité et plusieurs des principes qu’il y a introduits seront par la suite utilisés par d’autres. C’est le cas, pour sa machine à vapeur, de la garniture métallique des pistons employant un métal antifriction pour limiter l’usure des pièces, ou de son système à deux roues dentées pour guider l’axe du piston, que les frères Périer, en France, utiliseront sur leurs machines au tournant du xix^e siècle.

Pour ses différentes réalisations, et en reconnaissance de ses services rendus à l’économie nationale, Edmund Cartwright obtiendra du Parlement une subvention de 10 000 livres sterling. Il recevra aussi divers prix, de la Society for the Encouragement of Arts, Manufactures and Commerce ou du Board of Agriculture. Il devient membre de la Royal Society en 1821 et meurt le 30 octobre 1823 à Hastings.

Si l’apport des inventions d’Edmund Cartwright reste limité en matière de technologie, elles ont incontestablement eu suffisamment d’écho pour tracer la voie à la mécanisation du textile, qui prendra, dès la première moitié du xix^e siècle, un élan considérable en Angleterre, grâce notamment au recours à des machines essentiellement métalliques, plus précises et donc mieux adaptées à une fabrication en série.