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ÉDOM

Le terme géographique Édom apparaît pour la première fois dans le papyrus Anastasi VI, 54-56 (fin xiiie s. av. J.-C.) où l'expression des « tribus des Shosou d'Édom » renvoie à des Bédouins d'un territoire situé à l'est du delta égyptien, peut-être plus précisément dans la région montagneuse à l'est de la vallée de l'Arava (Wādī al-'Arabah), au sud-est de la mer Morte.

Les traditions patriarcales les plus anciennes distinguent la « montagne de Séïr », peuplée par les Béné-Esav (les fils d'Ésaü), à l'ouest de l'Arava, et le pays d'Édom plus à l'est, alors que les rédactions de la fin de l'époque royale identifient ces deux appellations à cause de l'expansion géographique contemporaine du royaume d'Édom.

D'après la Genèse (XXXVI), les tribus édomites se seraient organisées en royaume avant l'arrivée des Israélites et, d'après le livre des Nombres (XX, 14-21), elles se seraient opposées à leur passage, mais le texte biblique confond souvent « Édom » et « Aram », qui s'écrivaient de la même façon au ive siècle avant J.-C. ; ainsi le passage de la Genèse (XXXVI, 31-39) vise plutôt des roisaraméens. La même confusion explique la mention d'un Hadad, roi d'Édom, dans le premier livre des Rois (XI, 14-25), qui visait primitivement la fondation du royaume de Damas.

En fait, le territoire situé au sud de la mer Morte fut probablement contrôlé directement par David, Salomon et les rois de Jérusalem jusque vers le milieu du ixe siècle, sous Josaphat (cf. I Rois, XXII, 48-50).

À la suite du succès de la révolte de Mésha, roi de Moab, les Édomites se soulèvent contre Joram, roi de Jérusalem (848-841), et s'organisent en royaume indépendant (II Rois, VIII, 20-22). Après avoir été soumis quelque temps au roi de Juda Amazias à la fin du ixe siècle (II Rois, 14,7), Édom verse le tribut au roi d'Assyrie, Adadnirari III, vers 796.

Durant la première moitié du viiie siècle, le royaume d'Édom ne s'étend qu'à l'est de l'Arava comme le montrent la construction d'Eilat par le roi de Juda Ozias/Azarias (II Rois, XIV, 22) et la reprise du commerce vers la mer Rouge par Jéroboam II. Vers 750, comme Ammon et Moab, Édom est l'objet des invectives du prophète Amos (Am. 17).

À partir de 734, les Édomites s'emparent d'Eilat et de territoires à l'ouest de l'Arava, mais leur roi, Qōsmalak, devient vassal de l'Assyrie. Le commerce vers Gaza et l'Égypte va bénéficier de la pax assyriaca sous les rois Aiarammu, contemporain de Sennachérib, et Qōsgabri, contemporain d'Assarhaddon.

À la fin du viie siècle, les Édomites participent, avec les Judéens et les Moabites, à la coalition des États de Syrie-Palestine contre Babylone (Jér., XXVII, 3), mais ils se retournent bientôt contre leurs alliés, comme en témoigne un ostracon hébreu d'Arad, et s'emparent du Néguev en 597. Après la chute de Jérusalem (587), Hébron, Lakish et Marésha deviennent édomites et le royaume est à son zénith. Il disparaît cependant bientôt, en 553-552, lors de la campagne de Nabonide en Arabie.

D'abord rattaché à l'Arabie néo-babylonienne, le territoire édomite est ensuite intégré dans la confédération arabe de Qédar. Au ve siècle, son roi, Geshem/Gashmou, est un opposant de Néhémie (Néh. II, 19 ; VI,1.2.6). Au début du ive siècle, à la suite du soutien de Qédar à la révolte de l'Égypte, les Perses réorganisent cette région et créent la province d'Idumée à l'ouest de la mer Morte, tandis qu'un royaume nabatéen s'installe à Pétra, situation qui perdure à l'époque hellénistique. Vers 112-111 avant J.-C., l'Idumée est conquise et judaïsée par Jean Hyrcan et, au siècle suivant, donnera à Jérusalem la dynastie[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études honoraire, École pratique des hautes études, correspondant français de l'Académie des inscriptions et belles-lettres

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