DALADIER ÉDOUARD (1884-1970)
Resté dans l'histoire comme l'« homme de Munich » Édouard Daladier a été mêlé à d'autres graves événements. Maire de Carpentras en 1911, puis député en 1919, il le reste jusqu'en 1940 et le redevient de 1946 à 1958. En 1924, il rédige la partie consacrée à la Défense nationale du programme du Cartel des gauches. Ministre des Colonies puis de la Guerre en 1925, puis de l'Instruction publique en 1926, il devient président du Parti radical en 1927. De 1930 à 1932, il est, par trois fois, ministre des Travaux publics. À partir de décembre 1932, il s'attache à la Défense nationale dont il sera le ministre au cours de neuf cabinets, entre 1933 et 1940. Son premier gouvernement est constitué le 30 janvier 1933, jour où Hitler prend en main les destinées de l'Allemagne. Confronté au problème difficile du déficit budgétaire, le gouvernement Daladier propose des économies par prélèvements exceptionnels sur le traitement des fonctionnaires qui dépassent les vingt mille francs, et des ressources fiscales nouvelles sans majoration de l'impôt sur le revenu, avec un renforcement général du contrôle fiscal. Cherchant à asseoir son autorité, Daladier prend l'initiative d'un pacte à quatre avec l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, le 7 juin 1933, pacte qui se révélera inefficace dès la fin de l'année, Hitler s'étant retiré de la Société des nations et de la Conférence du désarmement. Daladier est mis en minorité à propos de ses réformes budgétaires (oct. 1933). Il revient à la tête du gouvernement le 30 janvier 1934, en pleine période d'effervescence politique et de scandale financier (Stavisky). Le déplacement du préfet de police Jean Chiappe provoque l'émeute du 6 février. Le gouvernement tombe sous la pression de la rue. Éloigné des premiers rôles pendant deux ans, Daladier participe à la préparation de la victoire du Front populaire de 1936. Léon Blum, au pouvoir, lui confie le ministère de la Défense nationale avec le titre de vice-président du Conseil. Blum tombant pour la deuxième fois, et devant la montée des périls, Lebrun fait de nouveau appel à Daladier. Le 9 avril 1938, à sa présentation, le troisième gouvernement Daladier obtient l'unanimité des voix ; l'extrême droite n'a pas voté. Sa politique va marquer l'échec du Front populaire. En août 1938, Daladier demande au pays de « remettre la France au travail » ; cette demande heurte ceux pour qui les conquêtes sociales récentes ne peuvent être touchées.
Le 29 septembre 1938, la crise tchécoslovaque met l'Europe au bord de la guerre, conjurée apparemment à Munich. Daladier reçoit un accueil triomphal à son retour à Paris. Sceptique, il savait seulement que l'Angleterre et la France avaient livré la Tchécoslovaquie. Le Parlement approuve par un vote massif les accords de Munich. À l'automne de 1938, après ratification des accords de Munich qui ont superposé de nouvelles divisions aux divisions traditionnelles au sein des formations politiques et dans l'opinion publique, le gouvernement obtient de l'Assemblée nationale un vote des pleins pouvoirs ; mais la majorité s'est rétrécie et la gauche du gouvernement se trouve désormais au centre du Parlement. En octobre de la même année, sur proposition de Daladier, le congrès radical rompt les relations avec le Parti communiste. Le 30 novembre 1938, enfin, la C.G.T. réunifiée décrète une grève générale pour protester contre les accords de Munich et les décrets-lois économiques. C'est un échec dû à la fermeté du gouvernement et au caractère politique que revêt la grève aux yeux de beaucoup. Daladier gouverne par décrets-lois avec l'appui des radicaux et des modérés. Le gouvernement s'attaque aux deux maux de l'économie française : stagnation de la production et dépréciation monétaire, donc[...]
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Écrit par
- Armel MARIN : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression
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