Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LARTET ÉDOUARD (1801-1871)

Édouard Lartet - crédits : The History Collection/ Alamy/ Hemis

Édouard Lartet

Paléontologue et préhistorien français, Édouard Lartet est connu pour avoir notamment découvert le premier singe fossile en 1836 (Pliopithecusantiquus), cette mise au jour venant à cette époque contredire les thèses de Georges Cuvier (1769-1832) pour qui les singes fossiles n’existaient pas. Ses nombreuses découvertes préhistoriques dans le sud-ouest de la France et dans la vallée de la Vézère lui ont permis d’établir la première chronologie de la préhistoire française et de prouver l’ancienneté de l’homme.

Édouard Lartet et la paléontologie

Né à Saint-Guiraud (près de Castelnau-Barbarens) dans le Gers le 15 avril 1801, Édouard Lartet, après avoir fait des études de droit à Toulouse, se destine à une carrière d’avocat. Lors d’un stage d’avoué à Paris, il va suivre des cours de sciences naturelles au Collège de France et fréquenter le Muséum national d’histoire naturelle. De retour dans sa région natale, il exerce son métier d’avocat. Son avenir bascule en 1833 lorsqu’un berger de Sansan lui apporte une dent de mastodonte trouvée dans un champ. Des fouilles de la zone de découverte de cette dent (futur site paléontologique de Sansan) sont organisées et Édouard Lartet y découvre en 1836 une mandibule de primate qu’il décrit l’année suivante. Il la considère comme appartenant à un grand singe fossile proche des gibbons. Cette pièce fossile est expertisée par une commission scientifique qui conclut qu’Édouard Lartet vient de découvrir le premier singe fossile. Cette découverte arrive à point nommé dans le débat scientifique entre fixisme et transformisme, validant l’idée d’une histoire paléontologique des primates (contrairement à ce que pensait le fixiste Georges Cuvier). Édouard Lartet entre alors dans le cercle des paléontologues. Cette mâchoire fossile, baptisée Pithecusantiquus par Henri-Marie Ducrotay de Blainville (1777-1850) en 1839, sera rapportée en 1849 à Pliopithecusantiquus par Paul Gervais (1816-1879). Aujourd’hui, les pliopithèques ne sont plus considérés comme des grands singes fossiles et sont regroupés dans une superfamille particulière de singes, les Pliopithecoidea. Sur les nombreuses espèces de mammifères décrites à Sansan par Édouard Lartet, près d’un tiers sont encore valides aujourd’hui.

Une autre mandibule de singe est découverte en 1856 par Alfred Fontan dans la carrière de Valentine à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Son étude est confiée à Édouard Lartet qui, cette même année, publie ses résultats à l’Académie des sciences et nomme cette mandibuleDryopithecusfontani.

Édouard Lartet collabore également avec Albert Gaudry (1827-1908), fondateur de la paléontologie historique, à l’étude des riches dépôts fossilifères de vertébrés de Pikermi en Grèce, âgés de 8 millions d’années environ.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Média

Édouard Lartet - crédits : The History Collection/ Alamy/ Hemis

Édouard Lartet

Autres références

  • ÂGE ET PÉRIODE

    • Écrit par
    • 1 957 mots
    ...objets bien datés du monde méditerranéen jusqu'aux rives de la Baltique, permet à Montelius d'asseoir son système sur une chronologie absolue. En France, Édouard Lartet, géologue et préhistorien, distingue en 1861 les âges « de l'ours des cavernes », « de l'éléphant », « du renne » et « de l'aurochs »,...
  • MADELEINE ABRI DE LA, site préhistorique

    • Écrit par
    • 940 mots
    • 2 médias

    L' abri de la Madeleine s'ouvre au cœur même du Périgord, à Tursac en Dordogne. Il s'agit de l'un des plus vastes et des plus riches gisements paléolithiques connus sous abri. Il offre une importante séquence stratigraphique de la fin de la dernière ère glaciaire. Depuis 1872 et les travaux de ...

  • PALÉOANTHROPOLOGIE ou PALÉONTOLOGIE HUMAINE

    • Écrit par
    • 4 906 mots
    • 4 médias
    Les conditions de la découverte des hommes de Cro-Magnon, telles qu'elles furent rapportées par Louis Lartet, montraient que ces squelettes, qui remontaient à la dernière époque du Paléolithique, gisaient au milieu d'une multitude de coquilles marines suggérant clairement qu'il s'agissait d'une sépulture....