ÉDUCATION Les systèmes scolaires des pays développés
L'enseignement secondaire supérieur
Les structures de formation proposées après la scolarité obligatoire revêtent une très grande diversité. Si l'on s'en tient d'abord aux seules structures scolaires, on constate que la majorité des pays ont adopté le principe de filières séparées au niveau du second cycle du supérieur, quand cette diversification n'a pas déjà été engagée plus tôt. En Europe, au moins, elle devient la règle après neuf ou dix années d'études. Ses modalités varient considérablement d'un pays à l'autre. Elle peut porter sur les établissements, les programmes d'enseignement, les diplômes ou les enseignants, elle peut être souple ou rigide et se traduire par des méthodes pédagogiques, des financements ou des tutelles administratives distinctes.
Diversification des filières en Europe
Dans la situation la plus commune – celle de la plupart des pays européens –, une filière d'enseignement technique se développe parallèlement à la filière d'enseignement général. La première a pour objectif principal l'acquisition de qualifications professionnelles en vue de l'insertion dans l'emploi, tandis que la seconde est nettement orientée vers la maîtrise des savoirs académiques nécessaires à la poursuite des études dans le supérieur. Dans quelques pays, comme l'Italie et la France, il existe trois filières scolaires – générale, technique et professionnelle – menant au diplôme de fin d'enseignement secondaire. Le degré d'indépendance de ces filières et les possibilités de passage de l'une à l'autre varient fortement. En Scandinavie, en Suède notamment, les trois filières sont offertes au sein d'un même établissement, dit « lycée intégré », afin de faciliter les passages de l'une à l'autre, mais les programmes et les méthodes pédagogiques sont différentes. En France, les filières générales et techniques sont le plus souvent réunies dans un même établissement, distinct du lycée professionnel, dont la revalorisation a été assurée par la création du baccalauréat professionnel en 1985. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et en Belgique, la séparation entre établissements d'enseignement général et établissements d'enseignement technique est beaucoup plus nette.
D'une manière générale, on peut affirmer qu'en Europe les hiérarchies entre filières de formation restent extrêmement marquées. En Suède, malgré quatre décennies d'une politique sociale-démocrate orientée vers l'atténuation de ces hiérarchies, la filière technique en deux ans dans les lycées reste un parent pauvre par rapport aux filières générales (on dit là-bas « théoriques ») en deux, trois ou quatre ans. Au Royaume-Uni, les hiérarchies restent gravées dans le vocabulaire : à l'âge de seize ans, les élèves qui se destinent à l'université vont dans des schools, tandis que ceux qui suivent une formation technique ou professionnelle s'inscrivent dans des colleges of further education. En Allemagne le lycée classique (Gymnasium) tient le haut du pavé par rapport aux écoles techniques à temps plein. En France, la hiérarchie entre les différents baccalauréats – général, technologique ou professionnel, les différenciations au sein du premier s'organisant autour des mathématiques –, reflète le prestige relatif des différentes filières de l'enseignement secondaire.
États-Unis et Japon
En revanche, aux États-Unis et au Japon, bien qu'il existe quelques lycées professionnels (vocational high schools) au niveau du second cycle du secondaire, le caractère « professionnel » de l'enseignement dispensé dans ces établissements est assez peu marqué et il n'est pas sanctionné par des diplômes séparés. L'acquisition de compétences professionnelles se fait dans les lycées d'enseignement[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre JALLADE : directeur de l'Institut européen d'éducation et de politique sociale
Classification
Média
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