MUNCH EDVARD (1863-1944)
Fait rare dans l’histoire de l’art, l’œuvre d’Edvard Munch revêt une dimension révolutionnaire toujours d’actualité. Depuis les expressionnistes allemands membres des groupes Die Brücke (1905) et Der blaue Reiter (1911), les artistes du monde entier s’en inspirent, parmi lesquels Georg Baselitz, Andy Warhol, Miriam Cahn, Peter Doig, Marlene Dumas ou encore Tracey Emin. Sa vision fébrile de l’existence, son approche expérimentale des techniques qui dialoguent entre elles (peinture, gravure, dessin, aquarelle, poésie, photographie et cinéma), sa perception subjective des couleurs, de la lumière et des formes, sa touche vibrante et son style hybride sont autant de marques de fabrique qui fascinent, comme, par ailleurs, la richesse du musée qui lui est consacré à Oslo.
Les années de formation
Fils de médecin militaire, Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Løten (Norvège, comté de Hedmark situé au sud-est du pays). Son apprentissage à la peinture commence en Norvège, à Kristiania (Oslo depuis 1925), d’abord au Collège technique (1879) puis à l’École royale de dessin (1880-1881). Son émancipation et son évolution artistique doivent ensuite aux conseils du peintre naturaliste norvégien Christian Krohg (1882) et à ses nombreux séjours à l’étranger, notamment en France et en Allemagne dès le dernier quart du xixe siècle. À Paris, en 1885, Munch se tourne d’abord vers le naturalisme (L’Enfant malade, 1885-1886). Il s’intéresse ensuite au « pleinairisme », la version scandinave de l’impressionnisme, soit une peinture réalisée sur le motif et non plus dans l’atelier (Vue d’Åsgårdstrand, 1889) ; au « néoromantisme », la déclinaison nordique du symbolisme (Nuit d’été. Inger sur la plage, 1889) ; au postimpressionnisme (Rue Lafayette, 1891, une toile qui rappelle la manière de Gustave Caillebotte) ; à l’expressionnisme enfin (avec Le Cri, 1893, motif traité un an auparavant par le sculpteur norvégien Gustav Vigeland). Son passage dans l’atelier du peintre Léon Bonnat (en 1889-1890) a peu d’importance, comparé à ses liens étroits avec le Théâtre de l’Œuvre, pour lequel il réalise les programmes de deux pièces introspectives (Peer Gynt, 1896 ; John Gabriel Borkman, 1897), écrites par l’auteur norvégien Henrik Ibsen et qui correspondent bien à son humeur austère et impulsive.
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Écrit par
- Frank CLAUSTRAT : maître de conférences en histoire de l'art contemporain, université Paul-Valéry Montpellier 3
Classification
Autres références
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EDVARD MUNCH, L'ŒIL MODERNE (exposition)
- Écrit par Lionel RICHARD
- 973 mots
Le début de carrière du peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944) date des années 1880. Séjournant à Paris et à Berlin, il a acquis une réputation européenne avant 1914. Une nouvelle exposition au Centre Georges-Pompidou à Paris (21 septembre 2011 - 23 janvier 2012), avec pour commissaires Angela...