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CLARENDON EDWARD HYDE 1er comte de (1609-1674)

Homme d'État anglais et principal serviteur de la monarchie entre 1643 et 1667, bien connu grâce à son Histoire de la rébellion (History of the Great Rebellion and Civil Wars in England), rédigée en deux temps, avant 1660 et après 1667, et à son Autobiographie (Life), en partie intégrée à l'ouvrage précédent. Homme de loi, élu aux deux parlements de 1640, Edward Hyde a commencé par partager les rancœurs des juristes contre les empiétements du Conseil et des cours de justice extraordinaires ; il a probablement voté la condamnation de Strafford. Rapproché de Charles Ier par son souci de préserver l'Église anglicane et par une foi absolue dans une constitution traditionnelle, il devient conseiller privé du roi, chancelier de l'Échiquier en 1643. À partir de 1645, il mène une vie d'exil, jouissant de la confiance absolue du prétendant Charles qui en fait, en 1658, son lord-chancelier ; il saisit, en 1660, l'occasion offerte par le choix du général Monk et persuade Charles de souscrire à la déclaration de Breda. Dès la restauration accomplie, il est le principal personnage du gouvernement, exerçant une véritable tutelle spirituelle sur son souverain qui ne sera pas sans en souffrir. Il entend préserver l'essentiel des prérogatives du pouvoir exécutif au profit du Conseil royal, mais croit sincèrement à la nécessité de collaborer avec le Parlement. Son caractère rigide et jaloux, sa méfiance envers tous les conseils extérieurs garantissent son autorité et l'efficacité de son action, mais lui valent aussi de dangereuses inimitiés et l'amènent à suivre une politique sans nuances. Fait comte de Clarendon en 1661, maintenu comme chancelier, devenu le beau-père du duc d'York, élu chancelier de l'université d'Oxford, il dispose d'une énorme influence. Il en use pour consolider les finances royales, en partie libérées de l'approbation parlementaire par l'obtention de droits d'excise héréditaires ; il est l'homme du rétablissement de l'ancien ordre religieux après quelques vaines négociations avec les puritains ; il fait approuver des lois discriminatoires contre les non-conformistes, en particulier la loi sur les municipalités (Corporation Act) de 1661, et qui sont connues sous le nom de code Clarendon ; il dissuade Charles II, en 1663, d'aller trop loin dans la recherche de l'« indulgence » au profit des catholiques romains. À l'extérieur, sans nier le danger de l'expansionnisme français, il cherche surtout à conserver des liens étroits avec Louis XIV. Sa position en fait le bouc émissaire inévitable des échecs de la guerre de Hollande de 1665. Privé de la chancellerie en 1667, il fait l'objet d'une procédure d'impeachment de la Chambre des communes sous prétexte de corruption, de trahison et de vues despotiques ; pour échapper au procès, sur l'ordre même du roi, il s'enfuit en France où il passera les dernières années de sa vie, son exil ayant été confirmé et transformé en bannissement définitif par le Parlement. Type du monarchiste irréductible, Clarendon s'en est toujours tenu aux théories classiques du droit divin des rois et a personnellement combattu les théories de Hobbes sous le prétexte qu'elles détruisaient un fondement religieux essentiel de l'autorité ; il a aussi contribué à perpétuer la conception d'une religion d'État au service de l'ordre social et politique.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Autres références

  • HABEAS CORPUS

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    • 2 223 mots
    Cependant, dans l'enthousiasme vite atténué de la Restauration, le ministre Clarendon, partisan résolu d'une sorte d'absolutisme « légal », inaugure une nouvelle phase d'autoritarisme avec la caution de Charles II, héritier des tendances familiales et dont l'action cauteleuse pour servir ses toquades,...