Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PRATT EDWIN JOHN (1883-1964)

Né le 4 février 1883 à Western Bay (Terre-Neuve), mort le 26 avril 1964 à Toronto (Ontario), Edwin John Pratt est le plus grand poète canadien de notre époque.

Fils d'un pasteur méthodiste, Pratt, que son père destinait à devenir à son tour pasteur, reçut une solide éducation religieuse avant d'entrer en 1907 au Victoria College (université de Toronto). Diplômé en philosophie (1911), il y prépara et obtint une licence de théologie (1916). Après avoir publié, à partir de sa thèse de doctorat, des Studies in Pauline Eschatology (1917), il s'intéressa à la psychologie, dont il devint l'un des enseignants à Victoria College. Il rejoignit par la suite le département de littérature anglaise, où il exerça jusqu'à sa retraite, qu'il prit en 1953 avec le titre de professeur émérite.

Les premiers recueils poétiques de Pratt, Rachel (imprimé à compte d'auteur en 1917) et Newfoundland Verse (1923), nourris des impressions qui furent les siennes dans ses jeunes années, évoquent la dure vie et le courage des pêcheurs dans leur incessant combat avec la mer. Si lyriques soient-elles, ces pièces laissent transparaître un intérêt pour le récit, dont l'auteur maîtrise déjà remarquablement les techniques. Et c'est bien par le récit que Pratt se laisse tenter dans The Witche's Brew (1925) et The Titans (1926), ce dernier étant lui-même composé de deux longs poèmes, « The Cachalot » (l'un de ses textes les plus réussis et les plus connus, où il relate une chasse à la baleine) et « The Great Feud ». Dans ces trois œuvres, écrites en distiques octosyllabiques sur un ton très animé, Pratt donne libre cours à son imagination et parvient à créer, par son exubérante originalité, un genre véritablement nouveau. Sa fascination pour le thème du naufrage se développe et s'approfondit dans The Roosevelt and the Antinoe (1930) et The Titanic (1935) : le sentiment qui domine ici, celui de l'indifférence de la nature à l'homme, confère à ces deux œuvres des teintes beaucoup plus sombres.

Dans Brébeuf and His Brethren (1940), Pratt atteint le sommet de sa carrière poétique. Cette chronique, rédigée en vers blancs, retrace, en douze livres, le martyre de missionnaires jésuites suppliciés par des Indiens Iroquois. Les textes publiés par Pratt pendant la Seconde Guerre mondiale traitent de sujets d'actualité : Dunkirk (1941), qui évoque l'évacuation des troupes alliées en 1940 ; Still Life and Other Verses (1943), un recueil de courts poèmes ; Collected Poems (1944) ; et They Are Returning (1945), sur la fin de la guerre. Behind the Log (1947) commémore l'héroïsme de la flotte canadienne chargée d'acheminer du ravitaillement à Mourmansk durant la Seconde Guerre mondiale.

Pratt donna ensuite Towards the Last Spike (1952), qui raconte la construction du Canadian Pacific Railway entre 1870 et 1885. Parmi les nombreux honneurs qui échurent au poète, on citera la plus haute distinction civile canadienne, celle de compagnon dans l'ordre de Saint-Michel et de Saint-Georges (1946).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • CANADA - Arts et culture

    • Écrit par , , , , , et
    • 24 894 mots
    • 3 médias
    ...européennes. Des tournées de représentations au cours desquelles elle récitait ses poèmes vêtue en princesse Mohawk consolidèrent sa renommée internationale. Lorsque le modernisme commença à se faire sentir dans les années 1920, certains poètes résistaient au penchant pour le fragmentaire et le discontinu. E. J....