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EFFORT, physiologie

Modifications du milieu intérieur au cours de l'effort

Le sang

Les perturbations tissulaires circulatoires et respiratoires ont leur traduction dans le sang veineux. Sans insister sur l'accroissement de la consommation d'oxygène par les tissus, on peut résumer ainsi les variations de la composition du sang :

– Au cours de l'effort, une hémo-concentration se produit : la partie solide du sang, les globules, augmente cependant que diminue la partie liquide. Mais le nombre des globules blancs s'accroît plus que celui des rouges, parce que certains d'entre eux sortent des territoires lymphatiques balayés par le torrent circulatoire.

– Un syndrome d' acidose : le sang a tendance à devenir acide. Au début de l'effort, la concentration du sang en acide carbonique s'élève sous l'effet de la contraction musculaire. En cours et en fin d'effort, cette quantité d'acide dissous s'accroît encore, car l'acide lactique également produit par la contraction musculaire envahit le sang, déplace l'acide carbonique lié aux bases tampons, sels de sodium et de potassium. Cela entraîne en même temps la diminution de la réserve alcaline constituée par les bicarbonates de sodium, de potassium, etc., l'acidose est devenue métabolique, réelle, entraînant une variation du pH sanguin (cf. équilibre acido-basique). On peut concevoir que si cette perturbation s'intensifie, un dérèglement des appareils régulateurs des diverses fonctions de l'organisme peut s'ensuivre avec des conséquences fatales. Le doping, en faisant reculer l'apparition de la sensation de fatigue, pourrait inciter à une poursuite intempestive de l'effort qui rendrait irréductibles des phénomènes habituellement réductibles.

La sécrétion hormonale

L'effort agit comme un stress (agent d'irritation) qui sollicite l'activité des glandes surrénales, aussi bien la médullo-surrénale qui sécrète davantage d'adrénaline que la cortico-surrénale qui produit davantage de corticoïdes-hormones à la fois anabolisantes (réparation des tissus) et catabolisantes (dépense tissulaire). Cette augmentation des sécrétions surrénaliennes est très nette lors des efforts prolongés. En revanche, lors de ces mêmes efforts prolongés (courses cyclistes de plusieurs jours), la sécrétion des hormones testiculaires tend à diminuer. Il s'ensuit donc un déséquilibre entre les hormones de la défense (corticoïdes surrénaliens) et celles de la récupération (hormones anabolisantes), qui peut être préjudiciable à l'état musculaire.

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Écrit par

  • : professeur agrégé à la faculté de médecine de Paris

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