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ÉGLISE, architecture

Une sensibilité nouvelle : le culte des reliques

On assiste au cours de cette période à un glissement du sentiment religieux. La foi, d'intellectuelle qu'elle était au départ, et pratiquée par une élite, est devenue plus populaire. Le monde rural a été touché et les païens (de paganus, c'est-à-dire paysan) se sont également convertis. La raison fait place au sentiment. Celui-ci s'exprime entre autres par le développement du culte des reliques. L'Église avait marqué à différentes reprises son opposition à ce qu'elle considérait comme relevant de l'idolâtrie envers les saints, et non comme adoration de Dieu. La montée sur le trône pontifical, en 590, de Grégoire Ier, dit le Grand, docteur de l'Église, allait changer fondamentalement les rapports entre l'institution et les fidèles. Il devait canaliser le sentiment en le structurant par la parole, par ses écrits. Ces derniers (Moralia in Job, Homélie sur l'Évangile, Antiphonaire, Sacramentaire) ont été des références constantes durant le Moyen Âge. Ses Dialogues ont réhabilité les saints et leurs miracles. Cette révolution tranquille s'étendit également à l'édifice sur lequel il n'avait guère insisté jusqu'alors : les répercussions en furent gigantesques, grâce à l'officialisation du culte des reliques. Celui-ci amplifia un phénomène préexistant, comme on peut le constater à Saint-Pierre de Rome, où Grégoire le Grand fit aménager une crypte permettant une circulation aisée autour de la tombe de l'apôtre. Il la surmonta d'un autel abrité d'un ciborium. Il associait ainsi étroitement célébration eucharistique et culte de la relique, à l'intérieur de l'abside, mettant en évidence le rôle intercesseur du saint auprès de Dieu. L'avenir s'est inscrit dans ce schéma, auquel les fidèles ne pouvaient qu'être sensibles.

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Premier Saint-Pierre de Rome - crédits : Encyclopædia Universalis France

Premier Saint-Pierre de Rome

Cathédrale de Cologne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathédrale de Cologne

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