SAINT-URBAIN ÉGLISE DE
L'abbaye cistercienne de Saint-Urbain, située environ à mi-chemin entre Bâle et Lucerne, remonte au xiie siècle ; comme beaucoup de couvents d'Europe centrale, elle fut entièrement reconstruite au début du xviiie siècle, de sorte qu'il ne subsiste plus guère des bâtiments anciens que quelques murs et des fondations réutilisées. L'architecte choisi fut Franz Beer (1659-1726), l'un des meilleurs représentants de l'école dite du Vorarlberg. Toute une série d'architectes, en effet, formant souvent des dynasties comme les Thumb, les Moosbrugger ou les Beer eux-mêmes, et dont l'activité, localisée mais considérable, s'est exercée dans les régions montagneuses comprises entre la Suisse et l'Allemagne, sont regroupés sous cette dénomination d'école du Vorarlberg parce que leurs œuvres présentent de nombreuses caractéristiques communes : larges nefs bordées de piliers massifs, avec des tribunes à mi-hauteur disposées en arrière des piliers. Tel est le cas de l'église de Saint-Urbain, construite en 1711-1715. Cette disposition permet d'obtenir un éclairage parfait du vaisseau central. Une particularité de Saint-Urbain est d'avoir deux transepts : le premier sépare la nef proprement dite du chœur des moines, le second le chœur des moines de l'autel principal. Toute l'église est décorée de stucs blancs, au relief nettement accusé, mais dont les formes s'inscrivent dans des schémas géométriques et ne contrarient en rien la lisibilité de l'architecture. La façade est droite, avec deux tours, d'un type nettement moins avancé que celle de Weingarten, construite quelques années plus tard. Saint-Urbain reste une œuvre d'un baroque modéré, le travail soigné d'un bon architecte solidement formé aux traditions de sa région.
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Écrit par
- Georges BRUNEL : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris
Classification
Autres références
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CISTERCIENS
- Écrit par Marie-Madeleine DAVY , Placide DESEILLE et Anselme DIMIER
- 8 650 mots
- 5 médias
...eux-mêmes ne surent pas résister à l'engouement général. Ce qui nous a valu de vrais chefs-d'œuvre, comme les églises de Waldsassen, de Fürstenfeld, en Allemagne ; de Rein et de Lilienfield, en Autriche ; de Saint-Gothard, en Hongrie ; deSaint-Urbain, en Suisse ; de Krzeszów ( Grüssau), en Pologne.