DILLINGEN ÉGLISE DES FRANCISCAINES DE
L'église des franciscaines de Dillingen, sur le Danube, entre Ulm et Ratisbonne, sans pouvoir prétendre être l'un des chefs-d'œuvre du baroque germanique, marque cependant une étape importante dans la carrière de l'architecte Johann-Georg Fischer (1673-1747). Construite autour de 1735, cette église reprend, mais en y apportant de notables modifications, le schéma de celle de Wolfegg, à laquelle Fischer avait travaillé dans les années précédentes. Le problème dans les deux cas est d'aménager un plan à peu près rectangulaire de façon à en faire une sorte d'ellipse, créant ainsi un espace orienté d'une manière plus dynamique. Fischer y parvient en insérant dans les angles de hautes niches assez peu profondes, avec des autels, couvertes par des arcs qui soutiennent les pendentifs de la coupole. De cette façon, l'espace se trouve unifié, seul le chœur constituant une entité distincte qui vient creuser la profondeur. Les moindres dimensions de l'église rendent ici cet artifice architectural beaucoup plus réussi qu'à Wolfegg. Ce qui malheureusement l'est moins, c'est le décor peint ; à Wolfegg, Fischer avait trouvé un collaborateur particulièrement inspiré en la personne de Franz-Josef Spiegler. À Dillingen, le fresquiste fut Christian-Thomas Scheffler, un élève de Cosmas-Damian Asam, qui acheva son travail en 1737. Un assez lourd encadrement d'architecture, où l'on sent la leçon du frère Pozzo interprétée à travers C.-D. Asam, permet au cortège des nonnes de se déployer. À Dillingen même, Scheffler aura l'occasion de mieux faire en décorant, vers 1750, l'église des jésuites. Il reste que celle des franciscaines forme une sorte d'étape intermédiaire entre l'architecture baroque et une architecture proprement rococo, où l'unification de l'espace devient parfaite.
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Écrit par
- Georges BRUNEL : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris
Classification
Autres références
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JÉSUITE ART
- Écrit par Pierre CHARPENTRAT
- 2 285 mots
- 1 média
...totalement différente dans les pays germaniques, où la vague des constructions jésuites (1582, Saint-Michel de Munich ; 1604, Fribourg, en Suisse ; 1610, Dillingen ; 1627, Vienne et Innsbruck ; 1668, Lucerne ; 1680, Soleure) est recouverte, dépassée, éclipsée, entre 1680 et 1780, par celle des constructions...