ÉVANGÉLIQUES (ÉGLISES)
Le qualificatif « évangélique » est revendiqué par des Églises qui affirment par là garder, contrairement à celles dont elles sont issues, les Évangiles comme seule base ou norme de leur foi.
Dans les pays germaniques, le mot recouvre l'adjectif français « protestant » et s'oppose à « catholique ». Dans les pays latins, il désigne ou bien une Église protestante (ainsi l'Église évangélique luthérienne de France) ou bien des communautés hostiles à un œcuménisme trop poussé qui se ferait au détriment de la pureté doctrinale (ainsi l'Église réformée évangélique indépendante).
Comprenant des adeptes d'Églises différentes, le courant évangélique a cependant son identité propre. Il apparaît souvent à ses adversaires comme le tenant d'une théologie conservatrice. On peut, en fait, distinguer, en son sein, deux tendances.
La tendance la plus fondamentaliste s'exprime dans l'International Council of Christian Churches (I.C.C.C.), qui a été créé en 1948 et qui allie des positions religieuses intégristes avec des prétentions d'apolitisme qui recouvrent en fait des orientations de droite nettement marquées. L'I.C.C.C. a fait preuve d'un anticommunisme virulent à l'époque de l'affrontement des blocs. Il s'oppose toujours vivement au dialogue œcuménique.
Il existe une autre tendance qui n'a pas entièrement rompu les ponts avec le Conseil œcuménique des Églises, bien qu'elle lui reproche un certain laxisme et une conception trop administrative de l'unité. Elle estime que la coopération entreprise doit être proportionnelle à l'accord doctrinal réalisé. Elle s'exprime à travers la Conférence mondiale de l'évangélisation, qui à Lausanne, en 1974, a admis la légitimité d'engagements socio-politiques à condition que soit évitée toute confusion des genres. Le théologien baptiste Henri Blocher a incarné, en France, la volonté de renouveau de cette tendance.
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Écrit par
- Jean-Louis KLEIN : professeur à la faculté de théologie de Strasbourg
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