Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MONOPHYSITES ÉGLISES

On désigne sous ce terme les Églises issues plus ou moins directement du refus des formulations du concile de Chalcédoine (451), qui définissaient l'unité de personne et la dualité des natures dans le Christ. Pour cette raison, on les nomme aussi non chalcédoniennes. Elles groupent aujourd'hui les Églises arménienne, copte, éthiopienne, syrienne-occidentale et malankare (de l'Inde du Sud). Ces Églises, qui se désignent elles-mêmes comme orthodoxes, comptent en tout quinze millions environ de fidèles.

L'Église copte et l'Église éthiopienne ont entretenu d'étroites relations depuis leurs origines jusqu'à nos jours. Il en est de même pour l'Église syrienne occidentale et l'Église malankare depuis que cette dernière, originellement nestorienne, s'est rattachée à la première à la fin du xviie siècle, après un passage au catholicisme. Mais la collaboration entre toutes ces Églises de même confession est récente : leur première rencontre officielle a eu lieu à Addis-Abeba en 1965, où elles se donnèrent des structures de travail communes. Elles sortirent ainsi de l'isolement qui les avait marquées du fait de leur caractère ethnique. Elles sont toutes devenues membres du Conseil œcuménique des Églises. Elles poursuivent avec persévérance la clarification de leur différend avec l'orthodoxie byzantine : la première rencontre théologique officielle eut lieu à Athènes en 1973, précédée de rencontres non officielles (Aarhus, 1965 ; Bristol, 1967 ; Genève, 1970 ; Addis-Abeba, 1971). Parallèlement, un dialogue semblable s'est noué avec l'Église catholique. Déjà l'encyclique Sempiternus Rex de Pie XII (1951) reconnaissait que le monophysisme de ces Églises était purement verbal. Toutes envoyèrent des observateurs au IIe concile du Vatican, qui fut suivi des visites officielles à Rome du patriarche arménien (1970), du patriarche syrien (1971) et du patriarche copte (1973). En matière doctrinale, des conversations théologiques non officielles ont commencé (Vienne, 1971). L'existence d'Églises catholiques orientales unies à Rome (uniates) a ralenti le rapprochement, spécialement en Éthiopie et en Inde.

— Hervé LEGRAND

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

Classification

Autres références

  • ARMÉNIE

    • Écrit par , , , , , , et
    • 23 765 mots
    • 13 médias
    ...nestorianisme, y compris les propositions du concile de Chalcédoine. Ils se séparaient ainsi des Églises grecque et latine qui les taxèrent, à tort, de « monophysites », un terme appliqué à toutes les Églises non chalcédoniennes pour les accuser d'hérésie. Pendant les siècles suivants,...
  • COPTES

    • Écrit par et
    • 6 969 mots
    • 2 médias
    ...par fidélité au vocabulaire de saint Cyrille, l'Église copte combattit les nouvelles formulations christologiques et s'engagea ainsi dans la voie d'un monophysisme au moins verbal. Dans ces circonstances, son patriarche, Dioscore, fut déposé à l'instigation de Constantinople. Dès lors, la crise évolua...
  • JACOBITE ÉGLISE

    • Écrit par
    • 218 mots

    Depuis la fin du viiie siècle, on appelle souvent jacobites les membres de l'Église monophysite syrienne occidentale, parce qu'elle doit la constitution de son épiscopat à Jacques Baradée (500 env.-578). À l'instigation de l'impératrice Théodora, qui penchait vers le ...

  • MONOPHYSISME

    • Écrit par
    • 547 mots

    Terme d'origine grecque (de monos, unique, et phusis, nature) désignant, dans le cadre des discussions relatives à la divinité et à l'humanité du Christ, un courant doctrinal complexe qui refusait les termes, ou la réalité, de la définition du concile œcuménique de Chalcédoine...

  • Afficher les 7 références